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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

J'admire Alan Lee, et surtout son travail, depuis des années, on peut même dire des décennies, depuis que j'ai vu ses illustrations sur les éditions du Hobbit et du Seigneur des Anneaux au début des années 1990 et son Calendrier Tolkien de 1993. Lorsque j'ai appris que son compère John Howe (qui est pour moi le deuxième des trois meilleurs illustrateurs de Tolkien)* et lui allaient travailler sur les adaptations cinématographiques des deux romans en tant que concepteurs des designs, j'étais sûr que visuellement ce serait de la grande qualité.

Voici cinq ans que l'aventure cinéma du Hobbit est terminée, et Lee nous propose de nous y replonger en nous livrant son cahier de croquis. Traduit par Vincent Ferré, responsable des traductions de Tolkien chez Christian Bourgois, il nous emmène de Cul-de-Sac à Erebor, en passant par l'atmosphère glacée et les géants querelleurs des Montagnes de Brume, les monstruosités arachnéennes de Grand'Peur ou encore l'architecture de la cité de Bourg-du-Lac.

Quel que soit le lieu, le crayon inventif et vigoureux d'Alan Lee fait merveille. Celui que Sir Ian Mc Kellen (l'interprète de Gandalf dans les six films) qualifie de "maître dans l'art ancien de l'aquarelle et de l'esquisse" livre -une fois encore !- une véritable boîte de chocolats fins, qui se déguste au coin du feu, avec un verre de nectar viticole du Comté et un pipe bourrée d'herbe idoine.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

La fin du monde ne survint pas en l’an de grâce 1420. Pourtant, bien des signes l’avaient présagée. Les sombres prophéties des chiliastes ne s’accomplirent pas. Ils avaient annoncé la fin des temps avec précision : en février de l’an 1420, le lundi suivant la Sainte-Scolastique. Mais voilà… le lundi passa, vint le mardi puis le mercredi… et rien. Le Temps du Châtiment et de la Vengeance précédant la venue du royaume de Dieu n’advint pas. Mais, pour sûr, on ne s’ennuyait point ! C’est ce que pensait Reinmar von Bielau, surnommé Reynevan, un savant herboriste lié aux puissants de l’époque, espion et magicien à ses heures. Ce jeune homme, épris de la belle et fougueuse Adèle, l’épouse d’un seigneur silésien vivait des moments de passion inoubliables. Jusqu’au jour où les amants furent surpris par les frères du mari trompé. Ce fut le début des ennuis pour Reynevan…

 

Andrzej Sapkowski s'est mondialement fait connaître pour sa saga du Sorceleur, qui racontait les aventures d'un chasseur de monstres confrontés à la fin de son monde. Cette Trilogie hussite, postérieure à son oeuvre majeure, propose un cadre assez différent. Les aventures de Reynevan prennent pied dans un cadre historique très connu en Pologne, le pays de son auteur, aux prémices d'un conflit que l'on appela les guerres hussites, opposant pendant près de 15 ans l'Eglise catholique locale aux partisans de Jan Hus, théologien tchèque favorable à une réforme de l'Eglise.

 

Les tribulations de Reynevan, bientôt rejoint par Charley, un garde du corps aux connexions surprenantes, et par Samson Miel, un colosse aux origines nébuleuses, l'amèneront à se retrouver mêlé à ce conflit naissant, mais aussi à côtoyer des personnalités dont l'action pourraient bien changer la face du monde...

 

Cette Trilogie hussite, dont pour l'heure seule le premier volet est arrivé jusqu'à nous, est l'occasion pour Andrzej Sapkowski de montrer l'étendue de son érudition en termes d'ambiance médiévale. Nous avons ainsi droit à de longues descriptions des ambiances des villes, des villages de l'époque, mais aussi de la tenue de différents protagonistes, jusqu'au bout parfois de leurs chaussettes, pour peu qu'elles aient existé. Il y a de nombreux petits passages en latin, afin de montrer qu'il s'agissait alors plus ou moins de la langue commune de nombreux peuples européens, au sein des personnes relativement éduquées cependant. Des descriptions presque ad nauseam, qui risquent de faire décrocher la lectrice ou le lecteur, dans l'attente d'une avancée significative du récit. A côté de cela la magie fait irruption de manière presque brutale et sporadique, et Sapkowski s'y montre très à l'aise également, au cours de passages assez puissants. A ce titre le personnage de Huon von Sagan en est presque le plus intéressant du lot, et celui du grimpereau, plein d'énigmes.

 

Au final ce premier tome de la Trilogie hussite se révèle un roman dense, très dense, qui nous présente une période très troublée de l'Histoire européenne, avec beaucoup de noms, d'évènements à assimiler. Et un trio de héros qui semble ne pas trop savoir ce qu'il fait là... Un peu comme le lecteur...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Carrie est une collégienne timide, maladivement timide, qui fait l'objet de fréquentes humiliations de la part de ses camarades. Mais lorsqu'après une séance de sport, ses règles se déclenchent sous la douche, survient l'humiliation de trop : pas au courant de ce que sont ces manifestations physiologiques, elle panique et se fait bombarder de serviettes périodiques et de tampons par ses camarades. La scène est même filmée, et diffusée sur internet. Rentrant chez elle, l'adolescente subit les foudres de sa mère, grenouille de bénitier de la pire espèce, qui l'enferme dans un placard. Mais ses bourreaux doivent payer leur comportement, et sous la menace d'une exclusion des cours et du bal de fin d'année, sa camarade Chris Hargensen décide de se venger. Ca tombe bien, une autre adolescente, repentante, demande à son petit ami d'inviter Carrie au bal de fin d'année. Le moment idéal pour Chris de faire subir les pires outrages à son ennemie jurée. Mais c'est sans compter sur les étranges pouvoirs que Carrie semble avoir acquis après l'apparition de ses règles...

Inspiré par le roman éponyme de Stephen King, ce long métrage de Kimberly Peirce est en fait un remake (qui ne l'assume pas) du film de Brian de Palma, sorti deux ans après la parution du roman, en 1976. Celui-ci a d'ailleurs connu une suite, Carrie 2 (1999) et une version télévisuelle en 2002. Cette nouvelle itération avait pour ambition (comme plusieurs remises à zéro d'autres adaptations de King, comme Ca ou The Shining) de remettre ce classique de la littérature de terreur au goût du jour, en 2013. Avec en tête d'affiche Chloe Grace Moretz (la révélation de Kick-Ass) dans le rôle-titre, et Julianne Moore dans celui de sa mère folle de Dieu. Mais très vite le film de Peirce (dont le sommet de carrière avait été atteint avec Boys don't cry, en 1999) souffre de la comparaison avec le De Palma. En effet l'ensemble est réalisé de façon très plate, alors que le premier se montrait enlevé, audacieux, et qu'il baignait dans une ambiance quasiment électrique et franchement sensuelle. Les effets spéciaux ont bien évolué en 45 ans, mais dans une histoire où la psychologie est aussi importante que les scènes-choc, cela ne suffit bien évidemment pas. Et pour le coup, certains effets sont instantanément risibles.

J'aime bien les deux actrices principales, mais on est loin de leurs meilleurs rôles à toutes les deux. En outre le choix de Moretz (hormis pour son âge, proche de celui de son rôle, contrairement à ses devancières) me semble maladroit : elle est trop jolie pour le rôle, son physique harmonieux, son visage "mignon" (sans toutefois être une bimbo) ne cadrant pas avec le personnage de Carrie. Sissy Spacek reste donc à ce jour la meilleure interprète du rôle.
 

Une fois le film terminé, il en reste... quasiment rien. Sauf l'envie de revoir le film original.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Un virus inconnu se répand en Corée du Sud, l'état d'urgence est décrété. Les passagers du train KTX se livrent à une lutte sans merci afin de survivre jusqu'à Busan, l'unique ville où ils seront en sécurité...

Lors de sa sortie en 2016, le film avait bénéficié d'un "good buzz". Mais, échaudé par le visionnage de films coréens dits d'horreur tels que The Host, je n'ai pas succombé à la curiosité. Les bons avis ayant continué, j'ai profité d'une nouvelle occasion. Ca valait le coup d'attendre un peu, car avec pas mal de recul sur le genre, j'ai pu mieux appréhender le film de Sang-Ho Yeon. Ce dernier, réalisateur de films d'animation, a été poussé par ses producteurs à développer en version live un projet de film d'animation appelé Seoul Station. Novice dans l'exercice, celui-ci a néanmoins profité d'un budget et d'un casting confortables pour diriger ce premier film.

Le résultat est... bluffant. Très bien monté, mais pas épileptique, on suit donc la progression d'un groupe de survivants dans un train dans lequel un virus qui transforme les gens en zombies fait des ravages. La direction d'acteurs s'attarde sur une dizaine de personnages aux caractères bien différents, mais également évolutifs. En vrac ; un père bureaucrate qui accompagne sa fille de 6 ans qu'il connaît à peine, des joueurs d'une équipe de base-ball, un PDG très imbu de sa personne, le conducteur du train, un couple sur le point de devenir parents... Tous vont vivre la journée la plus difficile, voire la dernière, de leur existence. Contrairement à d'autres films coréens vus par votre serviteur, dans celui-ci les acteurs ne surjouent pas, même les zombies (et ouais). Les acteurs principaux s'en sortent pas trop mal, mais celle qui m'a le plus convaincu est Kim Soo-Anh, qui joue Su-An, la gamine... Pas pleurnicharde, pas super-maligne, elle a juste les réactions d'une enfant de 6 ans qui se retrouve en plein chaos. A noter en tête d'affiche Gong Yoo, superstar sud-coréenne, qui ne passe pas inaperçu avec sa grande taille et son personnage ambigu.


Qui dit (bon) film de zombies dit chronique sociale. Sang-Ho Yeon revendique l'influence de George Romero en l'occurrence, puisqu'on comprend que la catastrophe est provoquée, quelque part, par la spéculation boursière. C'est donc une belle réussite, que je conseille aux amatrices et amateurs du genre.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Hayao Miyazaki est le réalisateur japonais mondialement connu pour ses longs métrages d'animation : Mon Voisin Totoro, Nausicaä de la Vallée du Vent, Le Voyage de Chihiro, Le Château ambulant... Mais il ne faut pas réduire Miyazaki à la réalisation de ces quelques films envoûtants.

 

Animateur de grand talent, producteur et scénariste inspiré et méticuleux, il a également fondé le Studio Ghibli avec ses complices Toshio Suzuki et Isao Takahata pour pouvoir réaliser les films de ses rêves, après avoir réalisé des séries (Heidi, Lupin III...) et quelques longs métrages prometteurs (Le Château de Cagliostro, Nausicaä, déjà...). Bourreau de travail, il a mis la main à la pâte sur la quasi-totalité des productions Ghibli (scénariste, producteur, parolier pour certaines chansons, et même doublure voix pour son fameux Totoro et le chat-bus).

 

Père fort occupé et donc absent, il a cependant pris sous son aile professionnelle son fils Gorô, avec lequel il entretient des relations compliquées. Les relations de travail avec son ami et mentor Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles, Pompoko...) étaient également ambivalentes. Toutes ces facettes, l'ensemble de son oeuvre et ses inspirations (littéraires notamment, mais également le folklore animiste), ainsi que les thèmes qui la traversent, comme le rapport à la nature, les figures féminines ou sa fascination pour les avions, sont passés en revue dans ce nouveau mook signé par Stéphanie Chaptal, auparavant autrice d'ouvrages fort réussis sur Isao Takahata et Akira.

C'est passionnant, les pages s'avalent très vite grâce à une grande clarté dans l'écriture. On sent également qu'il y a eu beaucoup de travail pour réunir les sources, recueillir les interviews de différents experts (réalisateur de films d'animation, ancien responsable de la division internationale de Ghibli, programmatrice au Forum des Images, enseignant en histoire de l'animation...). Une somme précieuse.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

La Terre est mitraillée par des météorites, qui se révèlent rapidement être des vaisseaux de guerre extraterrestres. La ville de Los Angeles, parmi les cibles, doit être évacuée avant qu'un bombardement ne détruise une partie des envahisseurs. Une unité de Marines, commandée par le jeune lieutenant Martinez, part chercher un groupe de civils dans un commissariat.

Le scénario est donc -extrêmement- basique. Pour lui donner un peu de chair, ajoutez un sergent démissionnaire après la perte de ses hommes, une vétérinaire et trois enfants pour composer un groupe qui va tenter de fuir la zone transformée en Beyrouth. L'ensemble du film oscille entre l'affligeant et le passable. On a tous les poncifs, les passages obligés des films militaristes américains : le salut militaire avec les dents serrées, le vétéran qui veut partir au début mais est le premier à prendre ses responsabilités, le sens du sacrifice, le mec vénère parce qu'il a perdu son frère au combat, les cris de joie lorsqu'on dégomme un ennemi... Je n'ai pas vu de bannière étoilée, mais j'ai pu louper le passage... Et à côté de ça, le film se laisse regarder : la réalisation, signée par le Sud-Africain Jonathan Liebesman (Ninja Turtles, La Colère des Titans... rien de bien excitant) est à peu près correcte, même si au début du film, les zooms/dézooms, le côté caméra à l'épaule sont assez dérangeants. J'imagine que c'était pour donner un côté plus "humain", plus "dynamique" au film, mais même sur un film de guerre, il n'y a rien de mieux pour le faire sortir d'un visionnage... Cela change au milieu du métrage, à croire qu'il y a eu un changement de cadreur...

Les effets spéciaux, concentrés sur les extraterrestres en scaphandres et leurs vaisseaux, sont également corrects, même si on sent que les décors de rues recouvertes de poussière ont dû aspirer une bonne part du budget. Pas de superstar au générique, mais Aaron Eckhart, habitué des films d'action, tient le haut de l'affiche et se la joue sobre. Il y a également Michelle Rodriguez, Michael Peña et Bridget Moynahan dans le casting, mais leurs scènes respectives sont réduites à quasiment zéro, le scénario privilégiant l'action quasi non-stop, et donc peu de place au jeu d'acteur. A la limite leurs rôles auraient pu être tenus par n'importe quels autres acteurs sans qu'on voie une différence. Un bon point cependant, le script évite les romances et les remarques sexistes, si l'on excepte une réplique à caractère sexuel dans le dernier tiers. Pas de quoi se plaindre, donc.

Voilà, on est très loin du film du siècle, même dans son genre, mais ce n'est pas une bouse intégrale non plus. Toutefois, si vous avez mieux à faire, passez votre chemin.


Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Un film de M. Night Shyamalan n'est jamais inintéressant. Il peut être très réussi, comme Sixième Sens ou Incassable, comme clivant, à l'instar du Village, de Phénomènes ou Signes ; voire complètement foiré, à l'image de After Earth. Qu'en est-il de Split ? Eh bien, je vais vous le dire.

Oui, je m'amuse à faire du teasing tout pourri.

Vous voulez vraiment le savoir ? Ok, vous l'aurez voulu. L'histoire est celle d'un homme dont le cerveau héberge de nombreuses personnalités, 23 selon sa psychiatre, dont certaines sont animées de mauvaises intentions envers des jeunes filles qu'il kidnappe et retient prisonnières dans son antre. Oui, je spoile d'entrée de jeu, parce qu'en voyant le film, on comprend au bout de 20 minutes le fin mot de l'histoire, et qu'on se doute -un peu- de l'issue. Non, l'intérêt du film est -du moins en apparence- ailleurs.

Comme souvent avec le réalisateur américain d'origine indienne, un soin tout particulier est donné à l'image. Mais ici, il y a moins de détails à repérer pour comprendre certaines choses. Le récit est assez linéaire, et repose presque entièrement sur la performance de l'interprète de ces 23 personnalités, à savoir James Mc Avoy (surtout connu pour jouer le "jeune" Pr Xavier dans plusieurs films de la franchise X-Men depuis First Class et dans Ca - Chapitre 2). 

L'acteur, qui a déjà une longue carrière derrière lui, a donc la lourde charge d'interpréter ces différentes facettes de la personnalité de Kevin Wendell Crumb. Alors bien sûr, nous n'en voyons pas 23, mais plutôt 7 ou 8, et c'est largement suffisant pour constater qu'il n'y arrive pas. A aucun moment je n'ai ressenti la peu face à Dennis, eu de la compassion pour Patricia ou Barry ou Hedwig... Non, les intérêts sont plutôt dans les à-côtés de l'intrigue principale. Face à lui, la jeune Anya Taylor-Joy, dont le physique particulier et le jeu froid permettent de croire plus facilement à sa propre fêlure, à son passé trouble. Les deux autres jeunes actrices sont transparentes et inintéressantes ; par contre Betty Buckley tire son épingle du jeu dans le rôle de la thérapeute du dingo. Les deux autres points d'intérêt sont le lieu très particulier où se trouve le repaire de Crumb, et la 24ème personnalité qui en découle. Mais celle-ci, sans que je vous en dise plus, m'a semblé mal exploitée, malgré la transformation physique qu'elle induit... La réalisation n'est pas des plus inventives, même si l'ambiance et les bruitages sont plutôt bien foutus.

On notera toutefois la scène post-générique, qui tease sur le film suivant du réalisateur, Glass.


Sur un sujet proche, j'ai largement préféré Identity.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Ce soir-là, le Baltic Charisma embarque, comme à son habitude, environ 2000 personnes entre Stockholm, en Suède, et Abô, en Finlande. 2000 passagers, venus là pour voyager, s'amuser, changer de vie, oublier leurs soucis... Mais parmi ces 2000 passagers, il en est deux, très particuliers, avec des objectifs bien différents des autres... Déterminés à ce que cette nuit soit leur dernière, en tant qu'humains. La contagion va très vite déferler sur le ferry...

 

Il s'agit là d'un roman vampirique venu du froid. Des vampires qui ne craignent ni le soleil, ni l'eau bénite, et encore moins l'ail. Des vampires qui peuvent entrer où ils veulent, pour peu que la porte soit ouverte ou peu résistante. Des vampires dont la soif de sang les fait sauter sur toute créature vivant à bord du ferry ; mais il en existe deux sortes, et les dominants n'ont pas la même frénésie, une fois leur soif étanchée...

Il y a deux visages dans ce roman ; d'abord une étude de moeurs loin d'être inintéressante, avec une douzaine de personnages principaux ou secondaires dont Mats Strandberg expose longuement, et même trop longuement, l'état d'esprit au moment de monter à bord, et même jusqu'aux derniers instants avant que le monde bascule. Ainsi faut-il attendre la fin du tiers du roman (qui compte près de 600 pages en édition poche) avant que l'action se déchaîne.

 

Au final c'est un roman pas désagréable à lire mais qui, vu son sujet, est deux fois trop long. Dommage.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Mikael Blomkvist est journaliste économique dans le magazine Millenium. Condamné pour diffamation, il décide de prendre de la distance avec sa vie et son métier dangereux. Mais Henrik Vanger, grande figure de l'industrie suédoise, fait appel à lui afin d'enquêter sur une disparition non élucidée, celui d'Harriet Vanger, nièce du grand homme et disparue à l'âge de seize ans. Au cours de ses recherches, Blomkvist se rend compte que la famille Vanger semble cacher bien des haines et des secrets. Dans le cadre de son enquête, le journaliste est amené à rencontrer Lisbeth Salander. La jeune femme de vingt-quatre ans possède un don exceptionnel, celui de découvrir des informations introuvables. Tous deux vont être amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce que chacun aurait pu imaginer...

 

Millenium est avant tout une trilogie de romans qui a fait la gloire -posthume- de leur auteur, Stieg Larsson. Les trois romans, qui ont un peu révélé au monde que les auteurs nordiques pouvaient faire d’excellents polars, ont fait l’objet d’une adaptation en Suède, pays d’origine de l’auteur. Avec un succès notable, ce qui a amené les producteurs américains à faire un remake du premier volet, avec Daniel Craig. C’est ce remake que j’ai vu, et bien aimé, il y a quelques années, mais pas le film original. Manque comblé tout récemment. En toute logique, je devrais lire le roman original d’ici 5 ans, environ 15 ans après tout le monde.

Nous suivons donc l'enquête du journaliste et la jeune hackeuse. Très vite, on est pris dans le film. Leurs trajectoires, une histoire de disparition sur fond de secrets de famille sordides, l'atmosphère très particulière de la Suède en hiver, son histoire trouble durant la seconde guerre mondiale, un sous-texte proposant des personnages qui sont loin d'être légers (l'histoire de Lisbeth, esquissée dans ce premier segment, est sûrement développée dans la suite), tout concourt à une bonne histoire. Et la production suédoise a bien fait les choses. Niels Arden Oplev se montre à la hauteur de l'oeuvre originale, proposant un découpage nerveux, sans être épileptique. Le duo d'acteur est vraiment convaincant, surtout Noomi Rapace, qui campe une Lisbeth Salander à fleur de peau et d'une détermination à toute épreuve. On comprend qu'Hollywood lui ait fait entendre ses sirènes (Sherlock Holmes 2 : jeux d'ombre, Prometheus, Alien: Covenant, et la série Jack Ryan, entre autres).

 

C'est un excellent film, que je vous recommande.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Il y avait deux bonnes raisons pour que je regarde ce film : le fait que j'aie -brièvement- joué au MMORPG* duquel il s'inspire, mais aussi, et peut-être surtout parce que j'avais beaucoup aimé les deux premiers film de son réalisateur, Duncan Jones. Moon reposait quasi entièrement sur les épaules de Sam Rockwell, et Source Code m'avait scotché par sa virtuosité narrative. La qualité de ces deux films ont donc permis à Duncan Jones, par ailleurs fils de David Bowie, de se faire remarquer par les studios, avec l'étiquette "jeune prodige à suivre".

 

Son troisième long-métrage émarge dans une autre catégorie. On est dans le blockbuster, inspiré d'un univers au succès phénoménal, à savoir le jeu World of Warcraft. Jones remplace Sam Raimi, qui avait auparavant réalisé une trilogie consacrée à Spider-Man avec succès. Mais le projet ne sentait pas bon ; Raimi et le premier scénariste, Robert Rodat, sont partis pour divergences artistiques avec Blizzard, producteur de la franchise vidéoludique et désormais cinématographique. La totalité des tentatives précédentes d'adapter un jeu video sur grand écran se sont soldées par des échecs artistiques et/ou publics. Porté par Universal et Legendary Pictures, le film devait sortir en décembre 2015. Mais lorsque l'Episode VII de Star Wars a été annoncé pour la même époque, la sortie a été repoussée de six mois. L'essentiel du budget ayant été consacré aux effets spéciaux, la production n'a pas pu engager de tête d'affiche pour porter le film.

Warcraft : le commencement nous raconte comment Azeroth, un monde gouverné par une alliance d'humains, d'elfes et de nains voit débarquer une menace inédite via un portail : des orques à la peau verte, menés par Gul' Dan, un sorcier qui a su dompter le Fel, une énergie vitale qu'il puise dans ses prisonniers, également présente sur Azeroth. Mais au sein des troupes des envahisseurs l'Alliance d'Azeroth trouve deux lueurs en la personne de Durotan, le chef d'un petit clan dissident, et Garona, une semi-orque qui attire l'attention d'Anduin Lothar, le général qui mène les troupes du roi Llane face aux orcs. L'équation est compliquée par l'intervention de Medivh, le Gardien, c'est à dire une sorte de sorcier supérieur qui vit en ermite depuis plusieurs années dans une tour sans fin.

 

A sa sortie le film a été éreinté par la critique, et le succès ne fut pas au rendez-vous, compromettant une éventuelle suite. On est clairement dans le film de commande, ultra-formaté, respectant à la lettre une Bible graphique et narrative. Visuellement, esthétiquement, c'est du beau boulot, on se croirait complètement dans le jeu video, une part de réalisme en plus. Hormis une demie-douzaine d'interprètes de ressortissants humains d'Azeroth et Garona, le reste du casting est entièrement recouvert du vernis de la motion capture, moins subtile que pour la performance d'Andy Serkis en Gollum dans le Seigneur des Anneaux. On est cependant loin de la dimension épique de la trilogie de Peter Jackson, même si les combats se veulent imposants. On pourrait comparer également le film à John Carter, pour l'ambition de créer une franchise, mais on n'est pas dans la même profondeur narrative et psychologique que dans le film d'Andrew Stanton. L'échec public, lui, est comparable, même si à ce jour il a fait mieux que Prince of Persia : les Sables du Temps, jusqu'alors meilleure adaptation de jeu video en termes de recettes.

Globalement, j'ai passé un moment pas désagréable, même si le film n'est pas exempt de défauts, sans doute dus à son formatage : long, un brin confus, avec des dialogues parfois insipides, et une bonne partie du casting "faux". A côté de cela, Duncan Jones est assez inventif dans sa mise en scène, deux acteurs tirent à peu près leur épingle du jeu : Travis Fimmel et Paula Patton, même si leur romance esquissée n'apporte pas grand-chose à l'histoire. Loin d'être une bouse, le film n'a finalement pas fait d'ombre à la franchise vidéoludique, qui existe toujours. En-dehors des acteurs, dont la carrière n'a pas beaucoup décollé, la principale victime collatérale de cet échec industriel est Duncan Jones, qui a rétrogradé dans la hiérarchie des réalisateurs à suivre.

 

Spooky

 

MMORPG : Massive multimedia Online Role playing game ; c'est à dire Jeu de rôle massivement multijoueur en ligne.

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