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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://extranet.editis.com/it-yonixweb/images/PLO/P2/9782259211192.gif

 

De nos jours, les media se font l’écho d’un évènement hors du commun. Les glaces du Groenland, sous l’effet du réchauffement climatique, ont libéré un U-boot, prisonnier depuis la seconde guerre mondiale. Cette annonce de mauvais souvenirs chez Oskar Manstein, philologue émérite de l’Université de Berlin. Avec l’aide de son disciple John Ackroyd, lui aussi spécialiste de langues orientales antiques, il entre en contact avec les autorités américaines, qui complotaient afin d’arriver à cette situation.

Car le sous-marin recèle un terrible secret : le journal de bord d’un savant, maître à penser de Manstein, qui faisait donc partie d’une mission ultra-secrète partie en 1941 en quête du mythe du surhomme sur le site de Thulé. Décodé par l’honorable vieillard, le journal livre donc l’effroyable horreur à laquelle dut faire face l’expédition von Mullendorf dans les glaces du grand Nord, et à laquelle Jack et plusieurs autres vont devoir à leur tour être confrontés…

 

Ecrit par Romain Garnier, lui-même philologue (spécialiste des langues), L’Héritage de Glace est un thriller compact, qui recèle de nombreux éléments, reflétant la grande érudition de son auteur. Certains passages, passionnants, ont leurs revers.

D’abord un problème de rythme se fait rapidement jour. La période pendant laquelle les deux universitaires décryptent le journal est expédiée en une petite vingtaine de pages, alors qu’elle aurait mérité sans doute plus de place. Il est probable que l’auteur –guidé ou pas par son éditeur- ait voulu éviter d’embrouiller le lecteur par un langage trop technique, ce qui est louable dans l’esprit, mais je pense que Romain Garnier avait les capacités de nous proposer un récit intéressant. Bien sûr la séquence suivante est consacrée à la restitution de ce journal, une séquence ma foi plutôt réussie puisque l’on se retrouve peu ou prou dans le sous-genre lovecraftien, du moins sur le plan du thème puisqu’on n’atteint pas la dimension gothico-paranoïaque des écrits du reclus de Providence.

 

Je l’ai dit, le roman est compact, dense. Les chapitres, de taille à peu près classique, sont découpés en longs paragraphes ; trop longs parfois. Quelques respirations liminaires eussent été de bon aloi pour une lecture un peu plus agréable.

 

Les expérimentations nazies avant et pendant la guerre ont créé une sorte de mythe, de légende urbaine les concernant. Du Groenland au Tibet, Hitler aurait envoyé des hommes à la recherche de l’immortalité, de la toute-puissance afin d’assurer les mille ans du IIIème Reich. Romain Garnbier récupère donc cette posture et parle de nombreux mythes indo-européens. Intéressant, mais désordonné parfois.

De même qu’une romance avec une agent de la CIA est amorcée au début du roman ; la façon dont elle est décrite est un peu maladroite. Il en est de même dans une scène de controverse entre sciences dures et sciences molles. L’auteur a probablement mis beaucoup, peut-être trop, de sa personne, de ses opinions, dans le personnage de Jack Ackroyd et ses relations à autrui. Dans ses prochaines aventures –et nul doute qu’il y en aura vue la façon dont le roman s’achève- il faudra mieux doser sa personnalité et prendre du recul.

 

En définitive, un roman intéressant, dense, mais un peu maladroit par moments.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

http://fedeylins.kaweb.fr/dmediafiles/biblio/gt1.jpg

 

Etre fedeylin, c'est accepter.

Accepter de sortir de sa bulle le jour de l'éclosion, et rejoindre la rive de son peuple après avoir traversé la mare et ses divers dangers.

Accepter de grandir, de faire l'apprentissage d'une caste prédéterminée jusqu'à devenir adulte et passer ensuite sa vie à travailler au sein de cette caste.

Accepter que la paix fragile entre fedeylins et gluants soit émaillée d'accidents regrettables.

Accepter les raids meurtriers des migrateurs.

Accepter, lors du passage à l'âge adulte, que l'un des Pères, garants de l'équilibre du peuple fedeylin, parachève l'extraction de ses ailes lors d'une cérémonie à laquelle assiste l'ensemble de son peuple.

Mais Cahyl, seul survivant de l'une des pontes de sa mère, ne pouvait accepter tout cela. Né sans marque, toute sa jeunesse n’a été que mensonges et dissimulations. Doté d’une faculté d’empathie sans précédent ou presque, il pouvait lire dans l’esprit de ceux qui l’entouraient, qu’ils soient fedeylins ou gluants. Et puis Cahyl, qui avait peu d’amis, se lia avec Glark, le gluant qui l’avait sauvé des poissons le jour de son éclosion. Une amitié qui le poussera à commettre l’irréparable.

 

J’ai démarré ce roman avec des doutes : un premier bouquin de fantasy, genre ultra-balisé et bouchonné, une jeune romancière qui avait fait ses armes sur un forum d’écriture et de béta-lecture… Le récit débute cahin-caha, on a du mal à comprendre qui sont les Fedeylins, s’il s’agit de créatures originales ou d’allégories de libellules, par exemple… Et puis je me suis pris au jeu. Ce récit à la première personne, dans l’esprit de Cahyl, permet une immersion profonde dans la société fedeylin, dont l’organisation en castes révèle la rigidité. Et Cahyl, différent, contraint à la discrétion, voire à la marge, mais aussi à la pluridisciplinarité dans son apprentissage, nous propose un panorama assez complet de celle-ci. La naïveté initiale du héros, si elle peut être irritante pour un lecteur adulte au départ, permettra à un adolescent d’appréhender le monde à travers un prisme original. Et Cahyl est suffisamment intéressant et logique pour que l’on s’identifie à lui.

Le récit avance donc bien, jusqu’à un rebondissement énorme, en contrepoint à la cérémonie du mudeylin (passage à l’âge adulte), qui est mené de belle façon, et donne vraiment envie de lire la suite des aventures de Cahyl et de son ami Glark.

 

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.audiable.com/Resources/titles/84626100432190/Images/84626100432190L.gif

 

Mes contacts avec les éditeurs de l'imaginaire m'amènent parfois sur des sentiers non battus, vers des ouvrages auxquels je ne jetterais peut-être même pas un seul coup d'oeil, mais qui s'avèrent intéressants, pour telle ou telle raison.

 

C'est le cas de ces Nouveaux nouveaux mystères de Paris. Pourquoi ce titre ? C'est presque une provocation de l'auteure, Cécile Vargaftig, qui cherchait un titre classique, référentiel, et comme Les Nouveaux mystères de Paris étaient déjà pris par Léo Malet pour une série de romans policiers, elle en a simplement mis une couche.

 

Mais de quoi cela parle-t-il ? De frédérique, alter ego de l'auteure, qui se retrouve dans une drôle d'histoire de voyages dans le temps et de passe-murailles dans son Paris chéri.

 

Mais ce roman, c'est bien plus que ça. D'abord nous avons Frédérique, scénariste pour la télévision et accessoirement lesbienne, qui essaie d'influer sur son destin, qui rencontre Manuelle, jeune fille un peu paumée, d'une chatte, Paquita Valdès, qui dialogue avec ces personnages, mais aussi -tenez-vous bien !- avec l'auteure elle-même. Bien plus que l'alibi d'une intrigue qui finalement tient sur une feuille de papier à cigarette, le roman nous présente une mise en abyme du métier d'écrivain, puisque Cécile Vargaftig nous fait régulièrement part de ses doutes, de ses trous d'inspiration, elle-même s'en ouvre à ses personnage, à la chatte entre autres, qui explique entre deux secouages ou griffures d'auteure que les chats ont beaucoup oeuvré pour la littérature, littéralement. L'exercice pourrait tourner jusqu'au vertige, mais Cécile Vargaftig parvient à maintenir un équilibre précaire pour que le lecteur ne se perde pas, elle a conscience du caractère bancal de sa narration, de la façon dont son humeur et même sa vie privée influent sur son écriture, et nous livre ses pensées dans un exercice qui fait fortement penser à de l'écriture automatique. Elle met aussi dans son récit des bouts des bouquins qu'elle lit pendant ce temps, ce qui rajoute un niveau de lecture supérieur. Si je vous parle un peu en détail de tout cela, c'est que l'écriture, et ses affres, sont le véritalbe sujet du bouquin.

 

L'élément fantastique est un buffet Henri II, tranquillement placé dans un appartement de l'est de Paris, qui permet, lorsqu'on se couche à l'intérieur, de voyager dans le temps. L'auteure ne s'embarrasse pas d'explications techniques, visiblement pas à l'aise avec le genre, mais s'attache à entremêler ces différents niveaux de narration.

 

Roman semi-autobiographique, roman sentimental avec des morceaux de fantastique dedans, essai informel sur l'art d'écrire, il est difficile de classer cet ouvrage, et Cécile Vargaftig en est bien consciente. ce côté fourre-tout est d'ailleurs l'identité la plus prégnante du bouquin, plutôt intéressant. une véritable curiosité.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres
http://www.ombres-blanches.fr/Visuels/642/9782075013642_1_75.jpg
Lors d'une mission particulièrement éprouvante, Ombe sauve la vie d'un loup-garou. Elle ne l'aurait peut-être pas secouru si elle avait su qu'elle en tomberait amoureuse... Car son corps a beau être incassable, son coeur, lui, ne l'est pas. 

Ce quatrième tome de la saga a quelque chose de très particulier, et représente à lui seul un tournant dans la série, même s'il n'était pas pensé comme tel. Il s'agit en effet du dernier livre écrit par Pierre Bottero avant son décès. Un livre publié tel quel, sans retouches, et c'est surtout là où qualitativement on se retrouve face au talent de cet auteur, capable de proposer dès le premier jet une histoire avec un rythme nerveux, centrée autour d'une héroïne à la personnalité forte mais non moins emprunte de faiblesse.

Même si j'apprécie les facéties et le côté un peu geek-magicien de Jasper, j'avoue avoir dès le début préféré les aventures d'Ombe, et ce même si le tome 3, et même ce tome 4, permettent de creuser un peu plus la personnalité de Jasper, et les faiblesses derrière sa maladresse. Ombe est un personnage original, doté d'un background mystérieux et relativement sombre, ce qui en fait d'emblée une personnalité attirante, voire attachante.

Le ton est ici plus adulte, plus urbain également, Ombe nous offrant comme pour le tome 2 une histoire qui dévoile davantage la noirceur de l'univers dans lequel évolue les deux héros. Une histoire qui voit de nouveaux doutes se former, vis à vis de certains personnages secondaires tout d'abord, mais aussi vis à vis de ce qu'est réellement Ombe. Le style de Bottero amène ces différents éléments de main de maître, sans ambages mais avec un rythme haletant, qui prend encore de l'ampleur à quelques pages de la fin.

Chapeau bas Monsieur Bottero, j'ai découvert votre plume avec cette série et à la lecture de ce dernier texte, je sens que je vais rapidement prendre plaisir à découvrir vos oeuvres passées, à défaut de pouvoir un jour en lire de nouvelles.

Souhaitons à Erik L'Homme de reprendre avec panache la suite des aventures des deux héros, mais je n'ai pas vraiment de doutes à ce niveau.

 

 

Vladkergan

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.imaginelf.com/wp-content/uploads/2011/02/d-or-et-d-emeraude-holstein.jpg

 

Voilà un étrange roman...

 

Cela débute un peu comme un roman initatique, avec l'histoire de Simon, 25 ans, français adopté en Colombie, qui décide sur un coup de tête de partir à la recherche de ses origines pour y trouver un destin hors du commun. Une seconde partie nous met sur les traces du lieutenant-général Quesada, officier espagnol parti conquérir un empire, celui des Muiscas, dans les années 1540, dans des contrées qui deviendront plus tard la Colombie. Quant à la troisième partie, c'est elle qui jette le trouble chez le lecteur, puisque nous sommes à une époque contemporaine, mais que les pays, les institutions ne sont pas les mêmes, alors que cette société est elle aussi héritée de l'empire chibcha, dont l'ethnie muisca fait partie...

 

Trois parties distinctes donc, où, vous l'aurez peut-être compris, l'auteur joue le jeu délicat de l'uchronie et du paradoxe temporel. Car oui [SPOILER], la première et la troisième sont clairement deux orientations différentes d'une même histoire, deux conséquences possibles d'un évènement qui eut lieu au creux de l'Amérique latine dans les années 1540.[/FIN SPOILER]

 

Eric Holstein a une plume très agréable. La première partie, contemporaine, nous emmène dans une Bogota très évocatrice, peuplée de mille détails visuels, sonores et olfactifs, sur les pas d'un jeune homme un peu perdu à la recherche de son passé. Au passage Holstein a su s'emparer du sujet délicat de l'adoption (internationale) de façon aussi sobre que bien informée, au point que je me suis demandé si ce n'était pas simplement un pan de sa vie qu'il nous racontait... Un grand bravo donc pour cette partie, réellement très réussie.

 

L'entame de la deuxième m'avait un peu désarçonné, avec son vocabulaire qui, s'il est adapté à l'époque dépeinte (le XVIème siècle, je le rappelle), n'en était pas moins un peu chaotique. mais au bout de quelques pages l'auteur rectifie le tir, s'attachant plus à décrire l'atmosphère et les paysages que traversent ces Conquistadores dans un pays hostile. L'immersion est presque totale par moments, et je me suis pris au jeu, me demandant comment ces deux parties pouvaient s'articuler. A noter que le livre tourne autour de la légende d'El Dorado, celle d'un roi chibcha, surnommé Zipa, qui se faisait recouvrir de poudre d'or (adhérant à sa peau grâce à une résine spéciale) qui se faisait immerger dans une lagune penddant que ses sujets jetaient ors et bijoux dans cette même étendue d'eau. Une légende qui a fasciné chercheurs, historiens et auteurs...

 

Et puis la troisième partie, elle aussi écrite sur un ton moderne, accentue le caractère d'étrangeté de l'ensemble, il m'a fallu un peu de temps pour comprendre que le lien entre les trois parties était sous-jacent, mais complètement intime. L'articulation dans cette partie se fait grâce à un bouquin, un paradoxe temporel qui m'a rappelé un peu les ressorts du formidable roman d'Andreas Eschbach Jesus video (tiens, il faudrait que je retrouve la chronique que j'avais écrite à l'époque).

 

A son exercice -assez brillant par encroits-, Holstein a rajouté, via des annexes, quelques éléments donnant des clés de lecture. D'abord un article issu de la revue Histoire qui amorce le "et si..." qui sous-tend toute une partie du roman, mais aussi un lexique permettant de comprendre un certain nombre de termes muiscas, que Holstein utilise massivement. Une bibliographie, de Bolivar à Clara Rojas (oui, la secrétaire d'Ingrid Bétancourt), ainsi qu'un site-projet d'étudiants ayant tenté de reconstituer le vocabulaire muisca.

 

Un bouquin un peu inattendu, aux atmosphères réussies, qui mérite une belle exposition.

 

Spooky.

 

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres
http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTljIpEZGucpXW1_9zZmRaCL0MtCfDRVqJeC0Un_RJPFtnJduoNWA
Après sa chronique du tome 2 de la série, l'ami Vladkergan nous propose la suite.

Persuadé qu’Ombe est en danger, Jasper part à sa recherche avec son compagnon Erglug, un troll à l’humour décapant. Catapultés au Moyen Âge par un sort du mage Siyah, les deux amis devront conjuguer leurs talents pour sortir de cette mauvaise farce !
 
Après deux tomes qui présentaient l’univers et les deux protagonistes de la série, voici venu le troisième tome, qui nous permet de retrouver Jasper, le jeune agent-stagiaire de l’Association. Après avoir tenu tête à un démon et un vampire, voici que notre héros, en théorie sur le banc de touche, va se retrouve plongé malgré lui dans un nouveau guêpier, rapidement flanqué d’un troll pour le moins spirituel.
 
J’avais moins apprécié le tome 1 de la série, qui me semblait trop alourdi par son humour potache. Les calembours et autres jeux de mots dont Jasper à le secret sont à nouveau bien présents, mais de manière plus espacée, ce qui permet de davantage se concentrer sur les pouvoirs du héros et ses aventures. Aventures qui risquent fort de lui faire reconsidérer l’attirance qu’il possède pour Ombe.
 
L’univers puise à nouveau dans les contes et légendes, faisant intervenir trolls, magiciens, garous et autre vampire, mettant sur pied un univers très typé urban fantasy, avec un je ne sais quoi de plus qui donne un esprit assez à part à la série, sans doute son orientation jeunesse, pleinement assumée, mais qui n’en fait pas moins une lecture agréable à tout âge.
 
Peu à peu, les trames sous-jacentes lèvent leur voile d’ombre, et on sent bien plus pointer ici un futur sombre, la menace représentée par les Paranormaux qui ne veulent pas rentrer dans le rang semblant croître au fil des pages.
 
En tout cas, un tome qui continue avec un certain brio la série, et me semble même supérieur au premier tome, dont il est la suite directe, au moins par son narrateur.

Vladkergan

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