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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

series tv

Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

 

Parlons un peu de cette série-phénomène, X-Files, qui vient de connaître une saison 10 tardive...

 

La série est apparue de manière confidentielle dans la mire française au cours de l’année 1993. Soumise aux caprices d’une programmation aléatoire, elle ne trouve son rythme de croisière qu’au bout d’une année, au point d’être devenue à l’époque l’une des principales locomotives d’audience pour M6. Sans prétention aucune, je pense faire partie des rares pelés qui ont vu la première diffusion du pilote, titré Nous ne sommes pas seuls (quel programme !). Immédiatement accroché, je me mis à pourchasser les épisodes diffusés au petit bonheur la chance (le mardi à minuit, le jeudi en 3ème partie de soirée, le dimanche…). En peu de temps, la X-Files(titre original de la série)-mania a envahi l’Hexagone : cassettes vidéo, cartes à collectionner, casquettes, tee-shirts, romans, novellisations d’épisodes… et une diffusion massive et plus régulière le samedi soir pour accrocher le public. Le pic d'audience était environ à 5 millions de téléespectateurs. Entre parenthèses, cette diffusion massive a obligé M6 à rediffuser l’intégralité de l’antériorité, sous peine de perdre des spectateurs dans l’intervalle.

Pourquoi ce succès comparable aux phénomènes Star Trek et Star Wars ? D’abord pour une raison très simple : la série est arrivée en pleine morosité télévisuelle. Il y avait, au début des années 90, peu de créations novatrices et les vieux standards commençaient à s’essouffler. Il est certain que lorsque X-Files est arrivé Avec Urgences, Friends, Code quantum, Oz, Sliders... On a vu des séries très originales avec un univers singulier et des scénarios divers et variés, ce qui nous changeait des rediffusions à profusion et des séries à scénarios plats.

Il faut savoir que les X-files ont une écriture qui est très souvent basée sur les mythes et les légendes du monde entier (ce qui permet au téléspectateur de voyager et d'accroître sa connaissances sur les us et les coutumes de notre planète) ; de plus cette série s'est souvent faite remarquer par sa réflexion profonde sur des sujets d'actualité, à l'époque, comme la maladie de la vache folle ou la malbouffe, les cultures transgéniques... La presse de l'époque avait suivi ces questionnements qui étaient, alors, des véritables phénomènes de société. Aucune autre série ne s'était autant impliquée sur ce sujet. C'était du jamais vu. Dans le cas de X-Files, l'impact de la série a été tellement fort qu'on parle d'«effet Scully» pour décrire le nombre de femmes qui se sont lancées dans des études scientifiques pendant la diffusion.

 

X-Files a par ailleurs relancé une mode plus ou moins abandonnée depuis les années 50 : le goût pour le paranormal et l’inexpliqué. La vague des extraterrestres revenait alors en force : témoins les bulldozers Independance Day et Mars Attacks ! De plus la série a cristallisé un sentiment profondément ancré dans l’esprit des Occidentaux, surtout des Américains : celui d’une manipulation sociale et intellectuelle par les autorités de la vie du citoyen lambda. On nous cache tout, on nous dit rien ! La série cultive et encourage donc une certaine paranoïa vis-à-vis de Big Brother.

Un homme est à l’origine du phénomène : Chris Carter (photo ci-dessus), dont le nom est aujourd’hui indissociablement lié à sa série. grand fan de la série Kolchak: the Night Stalker, il a voulu réactualiser le genre de l'enquête paranormale. Producteur, créateur, réalisateur, scénariste (parfois tout ça à la fois), il a pratiquement tout fait sauf jouer et maquiller. Auparavant connu comme rédacteur d’un magazine sur le surf et scénariste de séries médiocres telles Un Flic dans la Mafia, rien dans sa carrière n’annonçait son triomphe. Carter a à présent du mal à gérer son temps entre ses activités sur X Files et Millenium (une autre série créée depuis) et la promotion que son bébé génère. La série eut un tel succès que deux longs-métrages ont été produits, pour des résultats divers (lire ici et )… C’est bien joli tout ça mais de quoi ça parle ?

 

Au sein du FBI est créé un service des affaires non-classées, en fait les enquêtes qui ont abouti à l’inexpliqué. La responsabilité en est confiée au jeune agent Fox Mulder, que ses camarades à l’école du FBI surnommaient Spooky ("martien" en VF, traduction impropre, puisque "Spooky" est un équivalent plus fort qu'"effrayant"), du fait de son goût pour les petits hommes verts. Mais son dynamisme et son flair inquiètent les hautes sphères du gouvernement, c’est pourquoi on lui adjoint la rousse Dana Scully, diplômée de médecine et connue pour son cartésianisme forcené. Sa fonction officieuse est de le surveiller et de fournir régulièrement des rapports sur les agissements de Mulder. Tous deux deviennent rapidement des vrais amis, et plus si affinités, leurs sensibilités opposées se complétant souvent. Ils sont sous les ordres directs du directeur-adjoint Walter S. Skinner. Mulder bénéficie des informations fournies par Gorge Profonde (clin d’œil au Watergate), puis de Mr X, des hauts fonctionnaires qui le manipulent en même temps qu’ils l’aident. Protégé par un membre du Congrès, Mulder entretient d’étroites relations avec 3 fondus de paranormal, qui se surnomment eux-mêmes les Lone Gunmen (Les Tireurs solitaires), titre de la revue qu’ils éditent. L’ennemi, pour Mulder, c’est le Smoking Man (Homme à la Cigarette), un autre haut fonctionnaire, qui en vient même à tenter d’éliminer physiquement Mulder, dont la famille semble cacher des secrets. Pour une version XL de la présentation des personnages, merci d'aller faire un tour par là).

A de nombreuses reprises les deux agents paieront de leur personne ou de celle de leurs proches leurs incursions dans la chasse gardée du Gouvernement ou de l’armée. L’agent Scully sera même enlevée (par des extraterrestres ?). Elle découvrira plus tard que chaque Américain a fait l’objet d’un dossier médical secret. Les deux agents découvrent par bribes la vérité mais les preuves disparaissent ou sont insuffisantes pour que Skinner puisse vraiment intervenir, tiraillé entre son admiration pour Mulder et ses consignes hiérarchiques.

 

Côté artistique, Chris Carter a réuni autour de lui une équipe de choc avec des concepts et des idées autant novateurs que géniaux pour l'époque. Les maquillages (saisissants) sont signés Tony Lindala, qui a roulé sa bosse sur la moitié des meilleurs films d’horreur ou de science-fiction des années 1980 et 1990. La série est d'abord tournée dans la région de Vancouver, en Colombie britannique, où la lumière particulière donne cet aspect brillant et luminescent à beaucoup de scènes. A partir de la cinquième saison la production déménage à Los Angeles. La réalisation est assurée par 6 ou 7 metteurs en scènes qui se relaient, parfois remplacés par le producteur R W Goodwin ou par Chris Carter lui-même. Deux équipes régulières de scénaristes travaillent en permanence, épaulés par d’autres employés de la Fox. L’action est soutenue, amplifiée, magnifiée par la musique de Mark Snow ; son générique (dont la composition est due au hasard) est devenu un tube mondial. Je connais un lycée dans la banlieue de Bordeaux où l’indicatif à échos de X-Files a remplacé la sonnerie d’appel. En moyenne, un épisode de série TV comporte entre 10 et 15 minutes de musique pour une durée totale de 52. Sur X-Files, chaque épisode en utilise entre 30 et 35.

 

http://www.atomik.free.fr/xfiles/xfiles/images/xfiles14.jpg

 

Le succès et la qualité ont attiré bien des convoitises et des fans de poids : Spielberg aurait demandé à Carter s'il pouvait réaliser un épisode de la série, et Stephen King a manifesté le désir d’écrire un scénario (Episode 10, saison 5). Chris Carter avait menacé de quitter la série à la fin de la 5ème saison, estimant que tout ce qui se fera au-delà relèvera plus du commercial que de l’artistique. Mais il était resté jusqu'à la fin, relançant même une saison 10 (ultime) au bout de 13 ans d'absence, en 2016.

 

Chris Carter a voulu creuser le sillon de X-Files en créant deux séries "soeurs". Tout d'abord Millenium : Ancien agent du FBI, Frank Black (Lance Henriksen) se met à l'écart le jour où il se rend compte qu'il peut lire dans les pensées des criminels ! Approché par le mystérieux groupe Millennium, il décide d'utiliser son don pour résoudre des crimes souvent sordides... La série ne conaîtra que 3 saisons, entre 1996 et 1999, et aura notablement moins de succès que sa grande soeur.

Puis la série centrée sur les Lone Gunmen, appelée Au coeur du complot, qui n'a survécu que le temps de 13 épisodes, en 2001. Ce qui fait le sel des Lone Gunmen, c'est justement leur interaction avec Mulder et Scully, et leurs apparitions presque furtives...

 

Dix saisons. Voilà une belle durée pour une série fantastique américaine. Dans un créneau différent, seul Star Trek (et ses spin-offs multiples) a fait mieux en terme de longévité. Pendant ces 9 années, la série a acquis une réputation certaine, et a inspiré nombre d’autres séries, films, romans, BD... En terme de marketing, elle a généré une masse de goodies et de publicité sans précédent, comparable seulement à Star Trek, justement, et à Star Wars. Certains des acteurs sont devenus des stars, même s’ils ont du mal à se débarrasser de leur costume télévisuel. Sur le plan formel, il est important de noter qu’il y a eu une X-Files touch, caractérisée par une ambiance oppressante, une lumière très particulière, souvent tamisée (surtout durant les 4 premières saisons, où la production se tenait à Vancouver, au Canada) ; mais aussi par une musique très particulière due à Mark Snow, faites d’échos, de chocs, de mélodies lancinantes, en adéquation parfaite avec l’ambiance. Dès le premier épisode, les effets spéciaux (souvent numériques) se sont montrés largement à la hauteur des ambitions du créateur Chris Carter ; il en va de même des maquillages : on a vu dans cette série les plus “beaux” monstres de l’histoire du fantastique télévisuel. Sur le plan de l’intrigue, il est difficile d’être aussi clair, tant les scénaristes se sont ingéniés à balader les télespectateurs au cours de ces 9 premières saisons (pour tout vous dire, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris). La dixième a été annoncée comme conclusive, mais sa fin ouverte peut laisser penser le contraire. Pour une analyse du double épisode concluant la saison 9 et les 6 épisodes de la saison 10, je vous invite à aller faire un tour par là.

Mais si vous avez la flemme, en voici un petit résumé : 13 ans après, Mulder et Scully se retrouvent pour rouvrir le département des affaires non classées. En parallèle d'enquêtes "classiques", leur vie personnelle va encore être bouleversée. Une dixième saison qui ne se justifie pas vraiment tant elle semble assez pauvre scénaristiquement. Cependant, du fait des bonnes audiences pour ce retour, le réseau Fox demande de nouveaux épisodes. Carter ne ferme pas la porte, mais conditionnerait la production de nouveaux épisodes à la disponibilité de ses deux acteurs fétiches, lesquels sont très pris par leurs autres engagements, familiaux notamment. A noter qu'avec cette relance de la franchise, on nous annonce des romans racontant l'adolescence de Mulder et Scully, à paraître (en VO) en 2017.

 

Spooky et Kami.

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

 

Double épisode final de la saison 9

Que nous révèle The Truth (en VF La Vérité), le double épisode qui clôt la neuvième saison ? Eh bien pas grand-chose finalement, un peu à l’instar de l’ensemble de la série. Que s’y passe-t-il ? Mulder pénètre incognito dans une base ultra-secrète pour récupérer des informations secrètes, où il affronte et “tue” un super-soldat ; arrêté, il est jugé pour ce meurtre ; sa défense est assurée par Skinner face à un tribunal militaire, présidé par le Directeur Kersh. L’ensemble de la trame de la Conspiration y est rappelé, de manière un peu trop brutale... Le procès est truqué du début à la fin, et l’issue est sûre : Mulder est condamné à mort par injection létale... Ses amis (Scully, Skinner, Doggett et Reyes, aidés par un enfant prodige) le font évader. Mulder et Scully, en fuite, se rendent dans un pueblo du peuple disparu, les Anasazi, au Nouveau-Mexique, où ils retrouvent l’Homme à la Cigarette, qui leur révèle que le 22 décembre 2012 est la date de l’invasion finale de la Terre par les extra-terrestres. Mais Rohrer, le super-soldat soi-disant tué par Mulder apparaît, suivi par des hélicoptères de la Conspiration, pour détruire les dernières preuves. Les deux ex-agents du FBI réussissent à s’échapper, laissant le Gardien de la vérité face à son destin... L’épisode se termine sur une scène où Scully réaffirme sa dévotion et son amour pour Mulder, laissant la porte ouverte à toutes les possibilités.

 


Le gros de ce double épisode est centré sur un procès, “classique” des séries télé, et l’on voit que l’équipe d’ X-Files n’est pas à l’aise dans cet exercice. Le rythme est trop haché, les personnages sont assez mal filmés...
Au cours de cet épisode réapparaîtront quelques personnages que l’on pensait disparus, comme l’ex-agent Alex Krycek, l’homme de paille à géométrie variable du Syndicat ; comme l’agent Jeffrey Spender, demi-frère de Mulder et fils du Smoking Man, au cours d’un passage totalement dénué d’intérêt, permettant simplement à l’acteur Chris Owens - au demeurant excellent- d’apparaître une dernière fois ; comme Marita Covarrubias, qui travaille pour l’ONU, et dont le rôle aurait pu être mieux exploité. Notre agent préféré recevra l’appui inattendu du jeune Gibson Praise, un enfant qui peut lire dans les pensées. On retrouve l’aspect fantastique lorsqu’il révèle que l’un des “jurés” n’est pas un humain, scène assez chargée au niveau dramatique, mais qui malheureusement n’aura pas de suite... Au cours de sa détention, Mulder recevra la visite de l’esprit de Mr X, au cours de sa fuite il verra les Lone Gunmen...

Du point de vue de la forme, en plus de la scène citée plus haut, seuls deux passages de ce double épisode renouent avec l’esprit X-Files : la base secrète du début, et le pueblo de la fin, comme un grand écart entre la technologie, la modernité et l’industrie (soit un grouillement symbolisant la vie) d’une part, et les traditions ancestrales, le désert, le passé et la mort d’autre part, des concepts élaborés et exposés tout au long des neuf saisons. Il est donc dommage que la fin se déroule de manière aussi peu typique de la série. On a un peu l’impression que Chris carter, crédité comme scénariste, a tenté de rappeler tout ce qui s’est passé en neuf ans (gageure non relevée) au cours d’un double épisode (ce qui explique l’idée du “procès” - procès qui bafoue toutes les règles de droit, ce qui est ouvertement dit mais ne s’excuse pas), tout en revenant aux sources de l’histoire (cette région du Nouveau-Mexique et l’évocation des Anasazi ont rythmé certains des meilleurs épisodes de la saga).

 

Une forme un peu hybride donc, qui hésite entre l’exposition (prélude aux prochains films ?) et l’action (une fin uniquement bavarde aurait fortement chagriné les fans). Et la dernière scène, teintée d’un sentimentalisme au sirop d’érable, n’arrange pas l’affaire... Difficile donc d’être satisfait par cette non-fin, qui, au lieu de dévoiler la vérité, ne fait qu’embrouiller les cartes et ouvrir de nouvelles pistes de réflexions pour les dizaines de millions de X-Philes qui peuplent les fan-clubs.

 

Saison 10

13 ans après la dernière saison, les agents Mulder et Scully sont de retour pour une saison que l'on annonça un temps comme l'ultime de l'une des séries-culte des années 1990. Chris Carter, créateur de la série, n'avait peut-être pas l'esprit tranquille en laissant la saga inachevée. Mais pour autant, cela justifiait-il le retour de Mulder et Scully ?

 

 

Episode I : la vérité est ailleurs (1/2)

Mulder et Scully ne sont plus ensemble, ils ont confié leur fils William à l'adoption, et rentrent en contact avec Tad O'Malley, un champion des théories du complot qui rencontre un énorme succès avec son émission sur le net. Celui-ci, pensant avoir découvert une importante conspiration gouvernementale, tente de convaincre les anciens agents spéciaux que de nouvelles preuves d'enlèvements par des extra-terrestres ont été cachées. Le département des dossiers cachés est donc rouvert au sein du FBI.

 

Au-delà des retrouvailles avec Mulder, Scully et Skinner, qui est toujours Directeur adjoint au FBI (ainsi qu'avec un autre personnage, mais... chut !), j'ai été particulièrement attentif à la narration. Et le sentiment qui prédomine c'est qu'il y a du boulot, beaucoup de boulot à faire. Ce premier épisode sonne faux, presque du début à la fin. L'idée principale est de ramener les deux agents aux affaires, Scully étant redevenue médecin, Mulder étant reclus depuis plusieurs années. Mais la vue d'une émission paranoïaque a suffi pour les faire changer d'avis, pof ! Et le FBI les reprend sans souci, malgré tout ce qui a pu se passer... Les dialogues, qui fusent au rythme d'une mitraillette, reprennent la plupart des arguments des 9 premières saisons, mais de manière aussi peu naturelle que possible. J'ai eu l'impression d'assister à une pièce de Shakespeare, avec une tension dramatique proche du néant. Alors oui, il y a quelques jolies scènes, avec un vaisseau extra-terrestre, ce n'est pas trop mal filmé (merci James Wong, fidèle réalisateur de la meilleure période de la série), mais qu'est-ce que c'est poussif... La scène finale renoue un peu avec les grandes heures du syndicat, et pourrait laisser entrevoir beaux rebondissements.

 

Episode 2 : les Enfants du chaos

Mulder et Scully tentent de découvrir ce qui a poussé un scientifique du département de la Défense au suicide. L'homme travaillait pour le Dr Augustus Goldman, un scientifique conduisant depuis des décennies des expériences génétiques extrêmes, créant ainsi des sujets aux capacités hors du commun…
 

On renoue avec un autre classique de la série, à savoir "le monstre de la semaine". Un genre qui a déjà fait l'objet de nombreux épisodes par le passé. Un peu plus d'action donc, quelques vitres brisées, du sang. La trame, qui comporte des enfants aux pouvoirs paranormaux ou affligés d'anomalies génétiques, est aussi l'occasion pour nos deux agents de faire le lien avec leur propre histoire, évoquant des passages fantasmés de leur vie avec William, leur fils. Si l'idée générale, disséminer le besoin de leur enfant dans leurs enquêtes me semble intéressante, en espérant que cela a un but final, la réalisation est un peu lourde. On a un peu l'impression que James Wong, qui scénarise et réalise cet épisode, n'a pas beaucoup évolué depuis 15 ans...

 

Episode 3 : Rencontre d'un drôle de type

Mulder et Scully sont appelés sur les lieux d'une apparition étrange, celle d'un homme-lézard qui sème la panique. Un épisode qui se place dans la lignée des plus drôles de la série, qu'il faut prendre comme une parodie de la série elle-même. Dialogues foutraques, situations absurdes (Duchovny et Anderson ont chacun leur petite "scène" particulière), la panoplie est complète (comme dans Faux-frères siamois, Voyance par procuration ou le seigneur du magma)... Bref, la franche rigolade, presque de bout en bout. Il faut vraiment le prendre au second degré pour l'apprécier. La (seule ?) vraie réussite de la saison 10.

 

Episode 4 : Esprit vengeur

Alors que Mulder et Scully sont appelés à Philadelphie sur les traces d'un tueur qui semble démembrer ses victimes, Scully reçoit un appel : sa mère a fait une crise cardiaque et se trouve dans le coma. Cet épisode mène donc deux intrigues, l'une relevant du "monstre de la semaine", l'autre de la mythologie de la série. Il brasse de nombreux sujets : la maternité, la création, la vie dans la rue, la pollution, l'euthanasie (et les soins palliatifs), le don d'organes... Tout cela n'est qu'effleuré, et c'est bien dommage, on sent que les auteurs aimeraient faire passer plusieurs messages, comme ils l'ont fait depuis les débuts de la série. Et bien sûr le coma de sa mère rappelle à Scully sa propre expérience, plusieurs années auparavant, sa propre maternité et les angoisses inhérentes, puisque rappelons-le William a été adopté et n'a depuis plus aucun contact avec ses parents...

 

Episode 5 : Babylon

Deux jeunes hommes, parlant arabe, entrent dans une galerie d'art et la font sauter. Mais l'un des deux, atrocement brûlé et mutilé, survit. Le FBI est chargé d'enquêter.

On voit dans cet épisode Mulder et Scully rencontrer des versions plus jeunes d'eux-mêmes, les agents Miller et Einstein, lui étant grand, brun et ouvert aux possibilités paranormales, elle étant petite, rousse et complètement cartésienne, limite caricaturale (interprétée par la charmante Lauren Ambrose, toute jeune dans l'excellent série Six Feet Under). Dans un segment où sont traités le fondamentalisme religieux et le racisme anti-Arabes aux etats-Unis, cet épisode rassemble toute la maladresse de Carter : les personnages ne semblent pas vraiment concernés par ce qui leur arrive, la charge contre les Musulmans et les habitants du sud des Etats-Unis est frontale et maladroite, sans doute à l'opposé de l'ambition des auteurs... et la fin est un long dialogue moralisateur sans aucune justification.

 

Episode 6  : La vérité est ailleurs (2/2).

Cet épisode final se pose en suite du premier de la saison, et en écho à toute la série, puisqu'en préambule nous entendons Scully évoquer son parcours au sein du FBI et les diverses expériences qu'elle a traversées au sein des X-Files. Scully arrive dans le bureau de Mulder et trouve une video de Tad O'Malley (Ep. 10x01) expliquant qu'il a la preuve que le génome humain est mêlé d'ADN extra-terrestre. Le domicile du web-polémiste a été fouillé. Mais Mulder reste introuvable, tandis que des personnes présentant d'étranges mutations arrivent dans les hopitaux, créant un début de panique. Scully, Miller et Einstein enquêtent. L'appel à la paranoïa est encore une fois présent, mais rappelez-vous, c'était le cas il y a 22 ans... Cet épisode tourne autour d'un personnage central, que l'on croyait mort et enterré.

 

Encore une fois, les dialogues et les situations sonnent faux. Scully court pour aller chercher Mulder, alors que des centaines, des milliers de personnes sont en train de mourir autour d'elle... Les motivations du grand méchant ne sonnent pas juste du tout, et la fin... n'est pas une fin, ce qui correspond aux "canons" de la série, mais qui a le don d'agacer le téléspectateur lambda des années 2000...

 

Conclusion

Il va sans dire que j'étais curieux de voir ces nouveaux épisodes ; mon pseudo, pour celles et ceux qui ne l'auraient pas encore compris, en étant directement issu. Je ne m'étalerai pas plus sur le retentissement que la série a eu sur moi, mais si vous voulez en savoir plus, je vous invite à faire un tour par là. Et si vous voulez être complets, je parle du premier film ici et du deuxième  .

Je suis assez déçu de l'ensemble de cette saison 10. C'est mou, creux, les dialogues sonnent faux : les personnages parlent de façon tellement elliptique que c'en devient agaçant. Le 11 septembre et l'ère des réseaux sociaux sont passés par là, tandis que Carter et ses comparses sont restés dans les années 1990... La volonté de parler de phénomènes de société est toujours présente, mais abordée de façon très maladroite... Mises à part quelques fulgurances, cette saison dans sa globalité ne se justifie pas. Je pense qu'un téléfilm de 90 minutes, sans les "monstres de la semaine", regroupant l'ensemble des instants "mythologiques", aurait été plus intéressant (mais du coup moins grand public). L'auteur boucle certaines boucles, et en ouvre d'autres... On retrouve certaines figures iconiques de la série, parfois de façon suggestive, parfois de façon plus marquée, comme dans le dernier épisode. Il y a des nouveaux personnages, mais difficile de croire qu'ils pourraient être originaux... C'est dommage, même si on a plaisir à croiser Mulder et Scully à nouveau. La nostalgie joue à plein dans cette saison 10, mais elle tourne dans le vide.

 

A noter que lors de sa diffusion en France sur M6, en février 2016, quelques semaines seulement après leur diffusion aux USA, la chaîne a flouté et coupé certaines scènes jugées "choquantes pour un jeune public", soulevant l'ire de nombreux fans. Le site de replay de la chaîne propose les épisodes en version intégrale.

 

EDIT du 18 mai 2016 : Comme David Duchovny l'a laissé fuiter lors de sa venue à Paris il y a quelques jours, il est officiel qu'une saison 11 est sur les rails.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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http://www.cbs.com/assets/images/2012/r1/show/under_the_dome/callout.jpg

 

Allez, un peu de news de l'un de mes auteurs favoris.

 

http://wwwimage.cbsstatic.com/base/files/styles/596xh/public/103036_0461b.jpg

 

Tout d'abord le trailer définitif (ou du moins plus long) de la mini-série adaptant Under the Dome. Ça fonctionne pas mal, non ?

 

http://club-stephenking.fr/img/NEWS/fevrier/2013/doctorsleepcover_us_stephenking.jpg

 

Et puis, une grande nouvelle, puisque pour promouvoir la sortie de Doctor Sleep, son nouveau roman, King fera une tournée en Europe, en France et en Allemagne seulement. Une occasion probablement unique de le rencontrer...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

Après vous avoir fait suivre une bande-annonce cet été, je ne peux résister au plaisir de vous montrer le générique de cette saison 2...

 

 


 

 
Il paraîtrait que deux épisodes seraient prévus sur TF1 pour Noël...
Votre avis ? Je trouve le générique assez chouette personnellement...
Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

Depuis quelques temps une video-trailer de la saison 2 des Mystérieuses Cités d'Or a fait son apparition sur internet... Quel est votre avis ? Pour ma part je reste assez dubitatif sur cette suite d'une de mes séries TV culte du temps de ma jeunesse...

 

Spooky

 

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

http://www.tijuana.fr/wp-content/uploads/2009/08/xfiles3.jpg

 

Réédition aujourd'hui d'une séries d'articles que j'ai écrits il y a déjà pas mal d'années, et qui avaient pour but de donner un aperçu de la série télévisée qui m'a donné mon pseudo. Attention, certains apssages, notamment dans le second et le troisième articles, comportent des révélation.


X-FILES : ARTICLE ONE



Cette série est apparue de manière confidentielle dans la mire française au cours de l’année 1993. Soumise aux caprices d’une programmation aléatoire, elle ne trouve son rythme de croisière qu’au bout d’une année, au point d’être devenue à l’heure actuelle l’une des principales locomotives d’audience pour la petite chaîne qui monte, j’ai nommé M6. Sans prétention aucune, je pense faire partie des rares pelés qui ont vu la première diffusion du pilote, titré Nous ne sommes pas seuls (quel programme !). Immédiatement accroché, je me mis à pourchasser les épisodes diffusés au petit bonheur la chance (le mardi à minuit, le jeudi en 3ème partie de soirée, le dimanche…). Depuis, la X-Files(titre original de la série)-mania a envahi l’Hexagone : cassettes vidéo, cartes à collectionner, casquettes, tee-shirts, romans, novellisations d’épisodes… et une diffusion massive le samedi soir pour accrocher le public. Aujourd’hui les fans réguliers sont environ 5 millions. Entre parenthèses, cette diffusion massive oblige M6 à rediffuser l’intégralité de l’antériorité, sous peine de perdre des spectateurs dans l’intervalle.

Pourquoi ce succès comparable aux phénomènes Star Trek et Star Wars ? D’abord pour une raison très simple : la série est arrivée en pleine morosité télévisuelle. Il y avait, au début des années 90, peu de créations novatrices et les vieux standards commençaient à s’essouffler. Aux Frontières du Réel a relancé une mode plus ou moins abandonnée depuis les années 50 : le goût pour le paranormal et l’inexpliqué. La vague des extraterrestres revient en force : témoins les bulldozers Independance Day et Mars Attacks ! De plus la série a cristallisé un sentiment profondément ancré dans l’esprit des Occidentaux, surtout des Américains : celui d’une manipulation sociale et intellectuelle par les autorités de la vie du citoyen lambda. On nous cache tout, on nous dit rien ! La série cultive et encourage donc une certaine paranoïa vis-à-vis de Big Brother. Il reste à espérer que ce sentiment, probablement justifié, ne plongera pas le monde dans le chaos.


http://img.thesun.co.uk/multimedia/archive/00540/Chris-Carter_280_540792a.jpg
Un homme est à l’origine du phénomène : Chris Carter (photo ci-dessus), dont le nom est aujourd’hui indissociablement lié à sa série. Producteur, créateur, réalisateur, scénariste (parfois tout ça à la fois), il a pratiquement tout fait sauf jouer et maquiller. Auparavant connu comme rédacteur d’un magazine sur le surf et scénariste de séries médiocres telles Un Flic dans la Mafia, rien dans sa carrière n’annonçait son triomphe. Carter a à présent du mal à gérer son temps entre ses activités sur X Files et Millenium (une autre série créée depuis) et la promotion que son bébé génère. On parle même d’un long métrage… C’est bien joli tout ça mais de quoi ça parle ? Eh bien, voilà l’histoire : au sein du FBI est créé un service des affaires non-classées, en fait les enquêtes qui ont abouti à l’inexpliqué. la responsabilité en est confiée au jeune agent Fox Mulder, que ses camarades à l’école du FBI surnommaient Spooky (martien en VF, traduction plus qu'approximative), du fait de son goût pour les petits hommes verts. Mais son dynamisme et son flair inquiètent les hautes sphères du gouvernement, c’est pourquoi on lui adjoint la rousse Dana Scully, diplômée de médecine et connue pour son cartésianisme forcené. Sa fonction officieuse est de le surveiller et de fournir régulièrement des rapports sur les agissements de Mulder. Tous deux deviennent rapidement des vrais amis, leurs sensibilités opposées se complétant souvent (Scully possède une clé de l’appartement de Mulder). Ils sont sous les ordres directs du directeur-adjoint Walter S. Skinner, ancien du Vietnam. Mulder bénéficie des informations fournies par Gorge Profonde (clin d’œil au Watergate), puis de Mr X, des hauts fonctionnaires qui le manipulent en même temps qu’ils l’aident. protégé par un membre du Congrès, Mulder entretient d’étroites relations avec 3 loufoques fondus de paranormal, qui se surnomment eux-mêmes les Lone Gunmen (Les Tireurs solitaires), titre de la revue qu’ils éditent. L’ennemi, pour Mulder, c’est le Smoking Man (Homme à la Cigarette), un autre haut fonctionnaire, qui en vient même à tenter d’éliminer physiquement Mulder. Le problème, c’est que c’est homme mystérieux semble avoir travaillé avec son père sur un projet nébuleux dans les années 50/60.

 

A de nombreuses reprises les deux agents paieront de leur personne ou de celle de leurs proches leurs incursions dans la chasse gardée du Gouvernement ou de l’armée. L’agent Scully sera même enlevée (par des extraterrestres ?) pour l’implantation d’une puce sous la nuque. Elle découvrira plus tard que chaque Américain a fait l’objet d’un dossier médical secret où sont relatés des éléments inconnus. Les deux agents découvrent par bribes la vérité mais les preuves disparaissent ou sont insuffisantes pour que Skinner puisse vraiment intervenir, tiraillé entre son admiration pour Mulder et ses consignes hiérarchiques.


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En plus de ce synopsis original, Chris Carter a soigné le background de ses personnages. L’acharnement de Mulder à chasser le paranormal tient son origine dans son enfance : lorsqu’il avait 12 ans, il assista à l’enlèvement de sa petite sœur Samantha au sein d’une lumière intense venue de l’extérieur de leur maison. Cette scène donna lieu, à mon sens, à l’une des meilleures séquences de la série, car elle sous-tend un grand nombre d’éléments : l’existence des extraterrestres, l’accointance de ses parents avec la conspiration gouvernementale, la vocation de Mulder et sa vie gâchée par ce traumatisme… Vingt ans après Fox retrouvera Samantha pour la perdre aussitôt et découvrir qu’il s'agissait d’un clone (lors de l’excellent épisode La Colonie). Au fil des épisodes Mulder découvre que son père, savant fonctionnaire, a été profondément impliqué dans des affaires troubles avec Smoking Man ; peut-être même sa mère a-t’elle été la maîtresse de ce dernier ?

 

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Du fait de ses fonctions et de sa passion, Mulder vit seul, connaît quelques aventures sans lendemain qui rendent Scully jalouse. Tout ce qu’on sait de sa vie privée, c’est qu’il lit régulièrement Playboy et grignote des graines de tournesol. Son humour est assez pince-sans-rire et il éprouve une grande tendresse pour sa partenaire.

Scully, elle, n’a pas été traumatisée pendant son enfance, mais pendant sa collaboration avec Mulder. Elle est enlevée par des êtres au grand crâne et aux yeux sombres qui la soumettent –apparemment- à un examen médical. ; Scully sera retrouvée dans le coma dans un hôpital ; pendant son inconscience au seuil de la mort, elle rencontre son père disparu depuis peu. Cet épisode (Coma) est l’un de mes préférés, de par sa poésie, sa sensibilité. Totalement dévouée à son travail au FBI, Dana n’a pas de vie privée. On ne lui connaît pas de vice ; à peine la voit-on fumer dans un épisode de la troisième saison. Médecin de formation, c’est souvent à elle que revient la tâche ingrate de l’autopsie-dissection, ce qui donne parfois des scènes assez gore. Il est à noter qu’au début de la série Scully cherchait systématiquement une explication rationnelle à tout ce à quoi elle était confrontée ; au contact de Mulder elle a appris à croire (ou du moins envisager) presque tout. Comme Mulder, elle a souffert. Son père, tout comme sa sœur, sont assassinés, cette dernière prenant en plein cœur une balle qui lui était destinée.


Le directeur-adjoint Skinner prend de l’importance au fil des épisodes, en même temps que son personnage s’affine. Son rôle est un peu ambigu au début, car il entrave les enquêtes de Mulder. Mais comprenant que celui-ci œuvre pour faire éclater la vérité, il décide de s’humaniser, allant jusqu’à intervenir physiquement face au Smoking Man et Mr X. Sa vie s’en trouvera menacée, sa carrière presque ruinée, mais le respect que lui marquent les deux agents finira par le préserver. On sait qu’il est tenté de croire les histoires rocambolesques que lui rapportent Mulder. Lors de la guerre du Vietnam, Skinner a vécu une expérience de voyage astral, expérience qu’il avouera à Mulder ; de plus, des éléments laissent à penser que Skinner occupait peut-être la fonction de Mulder quelques années auparavant. Les personnages secondaires sont moins soignés mais cela n’enlève rien à l’intrigue, tissés de fils ténébreux. Sans leur part de mystère, ils deviendraient moins intéressants.

L’interprète de Fox Mulder, David Duchovny (prononcer Doukovni), était déjà un chevronné des plateaux de télé et de cinéma. Il collectionne les rôles de troisième zone tels Kalifornia ou Beethoven. Et fut un étonnant transsexuel du FBI (déjà) dans la série-culte Twin Peaks de David Lynch. Son humour et son charme explosent dans X-Files, avec peut-être une nouvelle facette de son talent ; Duchovny a en effet co-signé le scénario original de plusieurs épisodes, et s’intéresse de près à la réalisation. Son agenda, rempli 10 mois sur 12 par la série, il n’a pu pour l’instant reprendre sa carrière cinématographique, qui s’annonce très intéressante vue son aura (surtout auprès de la gent féminine). La Fox, firme productrice du phénomène, voulait une grande blonde de 26 ans toute en jambes pour le rôle de Scully ; c’est finalement Gillian Anderson, une rousse de moins d’1 mètre 70, qui remporte le jackpot (comme elle n’avait que 22 ans, elle a dû tricher de 5 ans pour participer au casting), enthousiasmant Chris Carter lui-même. Actrice de théâtre, elle n’avait jusqu’alors fait que des apparitions mineures dans des sitcoms. D’entrée, elle montre un jeu d’excellente facture, pour devenir phénoménale lors de la 3ème saison. Pour tous deux l’après-X-Files est assuré.

 

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Mitch Pileggi (Skinner) n’avait comme titre de gloire qu’un rôle intéressant dans la bonne série B d’épouvante Shocker. L’acteur, doté dans la vie d’un humour salace, se montre parfait dans la peau du directeur-adjoint du FBI, souvent impavide mais capable de sortir de ses gonds ou de douter lorsque sa moralité ou ses certitudes s’écroulent. Mitch Pileggi, «à fond» dans la série, a demandé à avoir une présence accrue dans celle-ci. Le très controversé Mr X (Steven Williams) a tenu un rôle différent dans l’excellente série 21, Jump Street et n’est donc pas un inconnu pour le grand public des séries policières américaines.

Côté artistique, Chris Carter a probablement réuni autour de lui une espèce de Dream Team avec des concepts et des idées autant novateurs que géniaux. Les maquillages (saisissants) sont signés Tony Lindala, qui a roulé sa bosse sur la moitié des meilleurs films d’horreur ou de science-fiction de ces 15 dernières années ; la série est intégralement tournée dans la région de Vancouver, en Colombie britannique, où la lumière particulière donne cet aspect brillant et luminescent à beaucoup de scènes. La réalisation est assurée par 6 ou 7 metteurs en scènes qui se relaient, parfois remplacés par le producteur R W Goodwin ou par Chris Carter lui-même. Deux équipes régulières de scénaristes travaillent en permanence, épaulés par d’autres employés de la Fox. L’action est soutenue, amplifiée, magnifiée par la musique de Mark Snow ; son générique (dont la composition est due au hasard) est devenu un tube mondial. Je connais un lycée dans la banlieue de Bordeaux où l’indicatif à échos de X-Files a remplacé la sonnerie d’appel. En moyenne, un épisode de série TV comporte entre 10 et 15 minutes de musique pour une durée totale de 52. Sur X-Files, chaque épisode en utilise entre 30 et 35. Tout cela explique (ou excuse) que la série mettant en scène Mulder et Scully soit considérée par beaucoup comme la meilleure, comme le furent en leur temps Star Trek, Le Fugitif ou Chapeau Melon et Bottes de cuir. Mais libre à vous de préférer Urgences ou Alerte à Malibu ; ces séries ont leurs qualités, je le conçois, mais elles ne m’interpellent pas.

 

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Pour l’heure, l’équipe de X-Files tourne la quatrième saison, montée vers la folie et la vérité, avant d’enchaîner sur un long métrage l’été prochain. Le succès et la qualité ont attiré bien des convoitises et des fans de poids : Spielberg aurait demandé Carter à réaliser un épisode de la série, et Stephen King a manifesté le désir d’écrire un scénario. Rien n’est décidé pour le moment. Une chose semble en tout cas acquise : Chris Carter quittera la série à la fin de la 5ème saison, estimant que tout ce qui se fera au-delà relèvera plus du commercial que de l’artistique. Lui survivra-t-elle ? Pas sûr car il en est l’âme, il a inspiré l’atmosphère, le rythme et les ellipses qui ont fait sa réputation.

Paris, le 20 novembre 1996.



THE X-FILES : ARTICLE TWO

 

Fox Mulder
Recruté par le Bureau après avoir étudié la psychologie à Oxford, l'Agent Spécial Fox Mulder montra une inclination particulière vers l'originalité dès ses débuts. Sa monographie, réalisée très tôt, sur les tueurs en série et les sciences occultes a permis d'arrêter un meurtrier célèbre. Il était suivi de près par le FBI quand il s'est tourné vers le paranormal. Convaincu par une expérience de régression hypnotique que sa sœur Samantha fut enlevée par une puissance inconnue quand ils étaient enfants, il devint obsédé par la découverte de la vérité cachée dans les Dossiers non classés, où atterrissent tous les cas extraordinaires, inexpliqués ou surnaturels. Le choix de Mulder de travailler sur les Dossiers non-classés n'était peut-être pas tout à fait sa volonté. L'Homme à la Cigarette, homme de paille du Syndicat, a suggéré de placer l'agent là où il pourrait être contrôlé. Ils n'ont jamais tué Mulder car il est très utile pour propager les mensonges qu'ils souhaitaient répandre. Le style de vie spartiate et besogneux de Mulder l'a éloigné de ses parents, qui ont été éliminés par des agents souterrains qu'il avait cherché à retrouver. Il découvrit finalement le secret à propos de sa sœur, apprenant qu'après son kidnapping et les expériences dont elle avait été l'objet, une présence céleste vint à son secours et transporta son âme au paradis. Après la résolution de ce problème, Mulder lui-même devint un Dossier non-classé lorsqu'il fut enlevé par un vaisseau spatial. Son corps fut retrouvé mort, mais, avec l'aide de Scully, Mulder est revenu à la vie. Sa quête de la vérité l'a amené au plus grand des sacrifices : son départ du FBI et sa séparation d'avec Scully et leur enfant.




Dana Scully
L'Agent Spécial Dana Katherine Scully n'est pas seulement un docteur en médecine spécialisée en médico-légal, mais aussi une personne qui s'accroche à la raison ; elle pense qu'il y a une explication scientifique derrière chaque Dossier non-classé. Ses croyances ont été mises à rude épreuve, et elle a vu des choses (en travaillant sur ces Dossiers) que ni la Science ni la logique ne pourraient justifier. Elle a même commencé à croire en l'existence des extra-terrestres. Contre le désir de ses parents, Scully, en sortant de l'Ecole de Médecine, intégra Quantico, où elle étudia durant 2 ans dans l'Académie du FBI. En sortant elle fut assignée à travailler aux côtés de Mulder sur les Dossiers non-classés, avec pour objectif de discréditer ses théories abracadabrantes et audacieuses. Au fil des années, elle a donné plus que sa propre vie pour ces Dossiers. Scully fut enlevée et, après un retour mystérieux, fut rendue fertile (alors qu'elle était stérile) par des expériences que l'on a supposé avoir été pratiquées sur elle. Elle découvrit alors qu'un implant informatique a été fait à la base de son cou. Son extraction provoqua la déclaration d'un cancer. La maladie connut une rémission avec l'implant d'une autre puce informatique. Une tentative d'assassinat sur Scully causa le décès de sa sœur Melissa. Elle réussit à trouver son partenaire, qui avait été enlevé, et trouva même le moyen de le ramener à la vie après qu'il ait été lui aussi soumis à des expériences extra-terrestres. La médecine, cependant, ne s'explique toujours pas comment Scully tomba enceinte après des années de stérilité. Bien qu'elle et Mulder craignaient le pire, William est né humain et en bonne santé. Comme ils commençaient à se faire à l'idée que le bébé fût le fruit d'une fécondation naturelle, des preuves mystérieuses prouveraient que William est encore plus qu'un miracle qu'ils ne l'imaginaient. Et ceci mit leurs vies en danger.




John Doggett
L'Agent John Doggett intégra le FBI en provenance du Département de Police de la Ville de New York, où il travaillait comme détective à la Division des Fugitifs. Approchant toutes ses enquêtes avec scepticisme, il croit que tout peut être expliqué avec les techniques policières standard. Ce n'est donc pas une surprise qu'après seulement 5 ans au Bureau, il soit affecté par le Directeur Kersh à la direction du groupe spécial lancé à la recherche de Mulder. Bien que son enquête s'enlisât, Doggett mit un point d'honneur à résoudre l'affaire. Une maîtrise et un doctorat d'Administration Publique de l'Université de Syracuse prouvent la volonté de Doggett de se conformer aux dogmes du Gouvernement. Il est l'exemple parfait du succès rapide et de l'efficacité. Avant de travailler dans la Police, Doggett eut le grade de sergent dans l'Unité amphibie du Corps des Marines des Etats-Unis et joua un rôle dans la Force Multinationale de Maintien de la Paix pour le Développement du Liban. Après 6 ans dans l'Armée, il fut mis à la retraite avec des recommandations après avoir été blessé sur le Front.

 

Monica Reyes
Bien que née à Austin, Monica Reyes fut adoptée par un couple de Mexicains et grandit à Mexico. Elle n'a jamais identifié ses parents biologiques. Elle sortit en experte en folklore et mythologie de l'Université Brown, obtenant son bac et sa maîtrise en 4 ans. Après avoir envisagé une carrière académique, elle entra à Quantico en 1990. La première mission de l'Agent Reyes fut d'intégrer un groupe spécial qui enquêtait sur des suspicions de rituels sataniques. Aucune des charges n'était justifiée, et Reyes publia un rapport en 1992. Reyes servit alors à l'antenne du Bureau dans l'Etat de New York, où parmi ses dossiers figurait le kidnapping de Luke Doggett, 8 ans, fils de l'Officier de Police John Doggett. Le garçon fut finalement trouvé mort, mais aucun suspect n'a été appréhendé. En 1999, elle fut transférée au Bureau de la Nouvelle Orléans. Elle y resta jusqu'à ce que l'Agent du FBI -ex-flic- Doggett la convainque d'accepter un poste au Département des Dossiers non-classés à Washington, DC.




Walter S. Skinner
Ex-Marine avec un sens aigu du devoir, le Directeur adjoint de Bureau Walter Skinner se montre parfois peu patient avec les méthodes d'investigation peu orthodoxes de Mulder. Plus d'une fois il a prévenu les deux agents que leurs enquêtes s'aventuraient dans des contrées dangereuses. Il a également été forcé de fermer leur Service, mais l'a réouvert de sa propre autorité.
Skinner semble être pris entre deux feux : les Agents Mulder et Scully d'un côté, et l'Homme à la Cigarette de l'autre. De fréquentes visites de ce dernier placent Skinner comme un autre laquais du Syndicat, mais ses efforts en faveur de Mulder et Sculy "à travers des réseaux non-officiels" démontre son intérêt pour les agents et leur travail. Cependant, Krycek a prouvé que le Directeur adjoint ne peut jamais être exclu des jeux de pouvoir. L'ex-Agent Krycek possède la console qui peut augmenter la densité de nanomachines dans le système sanguin de Skinner, le tenant à sa merci. Bien qu'il n'ait jamais été convaincu par les théories extra-terrestres de Mulder, Skinner est étonné de voir une lumière brillante et fut témoin de la disparition de ce dernier dans Requiem (7x22). Il fut rempli d'émotions contradictoires, comme il le dit plus tard à Scully en lui contant les événements. "On me demandera ce que j'ai vu", dit-il. "Et je ne peux nier ce que j'ai vu. Je ne le ferai pas."

 

Paris, Février 2002.



THE X-FILES : ARTICLE THREE































Voilà, c'est fini... Après neuf ans de bons et loyaux services, la série a tiré sa révérence en mai 2002. En France, la diffusion s'est achevée en janvier 2003. Nous allons essayer, dans le présent article, de faire un bilan.

Neuf années. Voilà une belle durée pour une série fantastique américaine. Dans un créneau différent, seul Star Trek (et ses spin-offs multiples) a fait mieux en terme de longévité (à noter que Buffy, l’une des rares séries fantastique de qualité du moment, en est à sa 6ème saison). Pendant ces 9 années, la série a acquis une réputation certaine, et a inspiré nombre d’autres séries, films, romans, BD... En terme de marketing, elle a généré une masse de goodies et de publicité sans précédent, comparable seulement à Star Trek, justement, et à Star Wars. Certains des acteurs sont devenus des stars, même s’ils ont du mal à se débarrasser de leur costume télévisuel. Sur le plan formel, il est important de noter qu’il y a eu une X-Files touch, caractérisée par une ambiance oppressante, une lumière très particulière, souvent tamisée (surtout durant les 4 premières saisons, où la production se tenait à Vancouver, au Canada) ; mais aussi par une musique très particulière due à Mark Snow, faites d’échos, de chocs, de mélodies lancinantes, en adéquation parfaite avec l’ambiance. Dès le premier épisode, les effets spéciaux (souvent numériques) se sont montrés largement à la hauteur des ambitions du créateur Chris Carter ; il en va de même des maquillages : on a vu dans cette série les plus “beaux” monstres de l’histoire du fantastique télévisuel. Sur le plan de l’intrigue, il est difficile d’être aussi clair, tant les scénaristes se sont ingéniés à balader les télespectateurs au cours de ces 9 saisons (pour tout vous dire, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris). A l’âge de 11 ans, le petit Fox Mulder assiste à l’enlèvement (par des extraterrestres ?) de sa soeur Samantha. Il n’aura de cesse de découvrir la vérité, au point, après des études de psychologie, d’intégrer le Service des Affaires non Classées, à Washington. Il s’agit en fait d’un cagibi sans fenêtre, où ses supérieurs l’affectent pour avoir les coudées franches. En effet, Mulder (surnommé Spooky -sic-, ce qui signifie à la fois bizarre, effrayant et dingue), doté d’une intelligence très au-dessus de la moyenne, fourre son nez un peu partout. On lui adjoint une collaboratrice toute fraîche émoulue de l’Académie du FBI, Dana Katherine Scully (Gillian Anderson), également médecin légiste. Lui, prêt à croire à la moindre affaire étrange, se heurtera à elle, cartésienne et incrédule. Mais peu à peu ils deviendront très intimes (au point de faire un enfant ensemble), et leurs points de vue convergeront. Mais Scully et Mulder seront enlevés à leur tour, et Scully, après son retour, fera équipe avec un ancien Marines, John Doggett (Robert Patrick, vu en mauvais Terminator dans Terminator 2), dont la mâchoire est aussi carrée que son esprit inflexible. Pendant la grossesse et la maternité de Scully, un autre agent fera son apparition : Monica Reyes (Annabeth Gish), qui a des pouvoirs de medium, pouvoirs qui lui ont permis de travailler en tant que profileur au FBI.
Cette équipe à géométrie variable a travaillé sous les ordres du Directeur Adjoint régional Walter S. Skinner (Mitch Pileggi), à l’attitude très très ambigüe au regard du service des Affaires non Classées. Plus tard apparaîtra le Directeur Alvin Kersh (James Pickens Jr), encore moins paternaliste que Skinner. Mulder est persuadé qu’un groupe d’industriels, de hauts fonctionnaires et de savants (surnommé le Syndicat) complote en secret en faveur d’une invasion extraterrestre ; et qu’un homme au passé nébuleux et aux motivations troubles, surnommé l’Homme à la cigarette (William B. Davis) et qui s’avèrera être le père biologique de Mulder (syndrome Star Wars ?), est leur principal homme de main. Les soupçons de Mulder et Scully sont confirmés par les confidences de deux mystérieux informateurs (Gorge profonde et Mr X) et la paranoïa entretenue par trois hurluberlus à la fois lubriques, intelligents et persévérants, les Lone Gunmen.

Autour de ce petit monde gravitent une galaxie de personnages au passé et aux motivations troubles, tels les agents Krycek (complice du Cancer man, assassin du père de Mulder, puis complice de celui-ci), Spender (fils du Cancer Man) et Follmer, Directeur adjoint comme il se doit très ambigü et ancien amant de Reyes. La famille des deux agents Mulder et Scully joue aussi un rôle non négligeable. Nombre de ces personnages perdront la vie au fil des saisons, et les ambigüités de certaines de ces disparitions ont permis aux scénaristes de multiplier quiproquos, fausses pistes et renversements de situation parfois vertigineux.

 

Cette trame dite “de la conspiration”, qui faisait tout le sel de la série, a fini par dégoûter les fans les plus endurcis. A partir de la 5ème saison, pic de la série, les audiences n’ont cessé de diminuer. Ces épisodes, parfois très crispants, alternaient avec plus ou moins de bonheur avec des intrigues du type “le Monstre de la semaine”, parfois humoristiques. C’est dans ces épisodes que peuvent s’exprimer les effets spéciaux, les décorateurs et les maquilleurs, mais aussi les talents comiques (eh oui !) de David Duchovny (Mulder) et des Lone Gunmen.


[SPOILER]

Que nous révèle The Truth (en VF La Vérité), le double épisode qui clôt la neuvième saison ? Eh bien pas grand-chose finalement, un peu à l’instar de l’ensemble de la série. Que s’y passe-t’il ? Mulder pénètre incognito dans une base ultra-secrète pour récupérer des informations secrètes, où il affronte et “tue” un super-soldat ; arrêté, il est jugé pour ce meurtre ; sa défense est assurée par Skinner face à un tribunal militaire, présidé par le Directeur Kersh. L’ensemble de la trame de la Conspiration y est rappelé, de manière un peu trop brutale... Le procès est truqué du début à la fin, et l’issue est sûre : Mulder est condamné à mort par injection létale... Ses amis (Scully, Skinner, Doggett et Reyes, aidés par un enfant prodige) le font évader. Mulder et Scully, en fuite, se rendent dans un pueblo du peuple disparu les Anasazi, au Nouveau-Mexique, où ils retrouvent l’Homme à la Cigarette, qui leur révèle que le 22 décembre 2012 est la date de l’invasion finale de la Terre par les extra-terrestres. Mais Rohrer, le super-soldat soi-disant tué par Mulder apparaît, suivi par des hélicoptères de la Conspiration, pour détruire les dernières preuves. Les deux ex-agents du FBI réussissent à s’échapper, laissant le Gardien de la vérité face à son destin... L’épisode se termine sur une scène où Scully réaffirme sa dévotion et son amour pour Mulder, laissant la porte ouverte à toutes les possibilités.


Le gros de ce double épisode est centré sur un procès, “classique” des séries télé, et l’on voit que l’équipe d’ X-Files n’est pas à l’aise dans cet exercice. Le rythme est trop haché, les personnages sont assez mal filmés...
Au cours de cet épisode réapparaîtront quelques personnages que l’on pensait disparus, comme l’ex-agent Alex Krycek, l’homme de paille à géométrie variable du Syndicat ; comme l’agent Jeffrey Spender, demi-frère de Mulder et fils du Smoking Man, au cours d’un passage totalement dénué d’intérêt, permettant simplement à l’acteur Chris Owens - au demeurant excellent- d’apparaître une dernière fois) ; comme Marita Covarrubias, qui travaille pour l’ONU, et dont le rôle aurait pu être mieux exploité ; notre agent préféré recevra l’appui inattendu du jeune Gibson Praise, un enfant qui peut lire dans les pensées. On retrouve l’aspect fantastique lorsqu’il révèle que l’un des “jurés” n’est pas un humain, scène assez chargée au niveau dramatique, mais qui malheureusement n’aura pas de suite... Au cours de sa détention, Mulder recevra la visite de l’esprit de Mr X, au cours de sa fuite il verra les Lone Gunmen... Du point de vue de la forme, en plus de la scène citée plus haut, seuls deux passages de ce double épisode renouent avec l’esprit X-Files : la base secrète du début, et le pueblo de la fin, comme un grand écart entre la technologie, la modernité et l’industrie (soit un grouillement symbolisant la vie) d’une part, et les traditions ancestrales, le désert, le passé et la mort d’autre part, des concepts élaborés et exposés tout au long des neuf saisons. Il est donc dommage que la fin se déroule de manière aussi peu typique de la série. On a un peu l’impression que les scénaristes ont tenté de rappeler tout ce qui s’est passé en neuf ans (gageure non relevée) au cours d’un même épisode (ce qui explique l’idée du “procès” - procès qui bafoue toutes les règles de droit, ce qui est ouvertement dit mais ne s’excuse pas), tout en revenant aux sources de l’histoire (cette région du Nouveau-Mexique et l’évocation des Anasazi ont rythmé certains des meilleurs épisodes de la saga).

[/FIN SPOILER]

 

Une forme un peu hybride donc, qui hésite entre l’exposition (prélude aux prochains films ?) et l’action (une fin uniquement bavarde aurait fortement chagriné les fans). Et la dernière scène, teintée d’un sentimentalisme au sirop d’érable, n’arrange pas l’affaire... Difficile donc d’être satisfait par cette non-fin, qui, au lieu de dévoiler la vérité, ne fait qu’embrouiller les cartes et ouvrir de nouvelles pistes de réflexions pour les dizaines de millions de X-Philes qui peuplent les fan-clubs. Espérons que les films à venir complèteront au moins un peu le goût sucré-salé que Chris Carter a laissé dans notre bouche.


Paris, Avril 2003

 

Mon avis sur le second film.

 

Octobre 2010 : on nous annonce un troisième long-métrage pour décembre 2012. A suivre...

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

 

 


De gauche à droite : Brenda, Nate, David, Keith, Rico, Claire et Ruth.

 

Aujourd’hui je vais vous parler d’une série TV que j’aime beaucoup, et dont je me suis visionné les 5 saisons (12 ou 13 épisodes pour chaque) en quelques semaines.

 

Il s’agit de Six Feet Under. (Six pieds sous terre en VF)

 

La série a été diffusée sur la chaîne-pépinière HBO (Les Sopranos, Deadwood, Rome, Sex and the City, Carnivale, Oz… et en France sur Jimmy et France 2, voire sur Canal +. L’intégralité de la série est disponible en coffret (intégrale ou par saison) depuis la mi-mai 2006.

 

L’histoire

Cette série, dont la production démarre en 2001, nous propose de suivre la vie quotidienne d’une famille de croque-morts, les Fisher. La série commence au moment où le père et chef de l’entreprise, Nathaniel, décède au cours d’un accident de circulation. Pour ses obsèques, son épouse Ruth et ses trois enfants Nate Jr, David et Claire se regroupent pour la veillée funèbre. Je vais revenir sur chacune de personnages, mais auparavant je vais parler de la série elle-même.

 

Les raisons du succès

L’un des secrets du succès de la série est sa propension à briser plusieurs tabous. Le premier est celui de la mort. Le générique montre, de façon habile, nombre d’éléments relatifs au deuil et à la présentation du défunt : pierre tombale, maquillage post-mortem, fleurs qui se fanent en accéléré… Chaque épisode, à l’exception de 2 ou 3, débute par une mort (meurtre, accident, maladie, suicide… ; la personne décédée va se retrouver « traitée » par l’entreprise Fisher & Sons. Nathaniel, le père, revient hanter les membres de sa famille, un peu comme une bonne conscience. La mort est donc omniprésente dans la série, mais attention, pas d’images glauques (à moins qu’elles ne soient justifiées). Mortifère, oui, mais pas morbide.

Second tabou, celui de l’homosexualité. Au travers du personnage de David, Alan Ball, créateur de la série et militant gay (mais aussi auteur du script d’American Beauty, on reconnaît sa patte sur la série), nous montre des scènes d’amour entre hommes plutôt explicites (mais sans basculer dans le porno), mais aussi ses doutes. Pas d’images choquantes pour choquer, mais plutôt le traitement tout en finesse d’une histoire d’amour entre deux personnes du même sexe. La série se caractérise aussi par un humour noir, grinçant, et pourtant irrésistible. L’absurdité de certaines situations ne peut qu’apporter un large sourire sur les visages. Ce qui fait aussi le sel de la série, c’est son côté déjanté. Chacun des personnages a l’air conformiste, normal, au début de la série… mais chacun tombe dans ses travers, à tour de rôle, et parfois simultanément. Cela va assez loin pour Brenda et Claire, par exemple…

Les personnages évoluent vraiment de façon intéressante, portés par des acteurs tous excellents (mention spéciale à Michael C. Hall, carrément phénoménal) et la garde-robe de Ruth est un délice de mauvais goût.

 

Les personnages 

Nathaniel Sr (Richard Jenkins) : Il meurt au bout de 2 minutes de présence dans la série. Ce décès va provoquer des bouleversements dans son entreprise familiale. Pourtant, il reviendra régulièrement hanter, sous forme de fantôme rigolard, ses enfants et sa femme.

 

Ruth (Frances Conroy) est la mère de famille. Totalement désemparée par la perte de son mari, elle essaie de combler ce vide en s’intéressant à ses enfants. Elle va vite se rendre compte qu’elle ne les connaît pas, ce qui va engendrer bien des maladresses. Elle va cependant tenter de retrouver un homme pour la soutenir dans sa vie, mais aussi pour satisfaire ses besoins sexuels.

 

Nate (Brian Krause) est le fils aîné. Ayant fui l’ambiance délétère de la famille Fisher à 17 ans, il vit pendant plus de 15 ans à Seattle. A la mort de son père, il revient dans le cocon familial. Où il se voit contraint de reprendre en main (en tant qu’associé) l’entreprise familiale. Il finira par se prendre au jeu. Mais des soucis de santé et plusieurs rencontres galantes (comme Brenda) vont également bouleverser sa vie.

 

David (Michael C. Hall) est le fils cadet. D’apparence stricte et coincée, il est le fils modèle, qui a voué sa vie à l’entreprise familiale. Mais sa discrétion cache un secret : il est gay est n’arrive pas à l’assumer auprès de sa famille. Son amant, Keith, le poussera pourtant à sortir de sa réserve, et à enfin construire sa vie.

 

Claire (Lauren Ambrose) a 17 ans. D’un tempérament volcanique, elle se sent étouffée dans cette famille où les non-dits sont légion. Sa vocation artistique, mais aussi son inconstance affective vont bientôt apparaître au fil des épisodes.

 

Autour de cette cellule familiale gravitent plusieurs personnages que l’on peut qualifier de principaux, puisqu’on suit également leur évolution au fil des épisodes.

 

Keith Charles (Matthew St Patrick) est le petit ami de David. Policier, il devra quitter son travail après une bavure. Assez équilibré, il poussera David à faire son coming-out.

 

Brenda Chenowith (Rachel Griffiths) couche avec Nate dès son arrivée à Los Angeles. Elle restera à ses côtés pendant le deuil de ce dernier, et ils vivront même ensemble. Mais elle s’avèrera souffrant d’une maladie comportementale assez gênante pour la vie de couple…

 

Federico “Rico” Diaz (Freddy Rodriguez) est l’embaumeur de l’entreprise Fisher & Sons. Typiquement catholique latino dans son comportement (il met les pieds sous la table en rentrant chez lui), il est le plus travailleur de l’entreprise de pompes funèbres. Mais il aspire à être plus que l’embaumeur doué enrôlé longtemps auparavant par Nathaniel Sr, notamment pour offrir plus de confort à sa famille (une femme infirmière et deux fils). Va-t-il rester chez les Fisher ou répondre aux sirènes d’une grande entreprise de pompes funèbres ?

 

Lisa Kimmel (Lili Taylor) est une amie de Nate. Ils ont couché un peu ensemble, un peu par accident, mais cela augure de drôles de complications pour le fils aîné de la famille…

 

George Sibley (James Cromwell) est enseignant en biologie. Il se mariera avec Ruth, mais sa paranoïa chronique compliquera quelque peu leurs rapports…

 

D’autres personnages vont se rajouter à ce petit cercle, et chahuter quelque peu la famille Fisher…

 

 

Au-delà de ces qualités scénaristiques et techniques, cette série par son parti-pris de parler de choses essentielles : la mort, comme je l’ai déjà dit, mais aussi la paternité/maternité, l’adoption, la gestion d’une entreprise, le démon de midi… Beaucoup de personnes peuvent se reconnaître dans des situations, des personnages… Six Feet Under émeut, énerve, surprend, consterne, réjouit, mais Six Feet Under nous apprend beaucoup de choses sur nous-mêmes. Certains épisodes tutoient le sublime dans le pathos, le poignant, le burlesque aussi.

 

La série a reçu de nombreuses récompenses : meilleur casting, meilleur acteur, meilleure actrice dans un second rôle, meilleur maquillage, meilleur réalisateur pour Alan Ball… Plusieurs guest-stars sont venus, de façon plus ou moins régulière, enrichir la distribution : James Cromwell (Babe), Mena Suvari (American Beauty), Kathy Bates (Misery, Titanic…).

Sur le plan technique, la série table presque exclusivement sur la performance des acteurs et la qualité de l’écriture. Pas de mouvements particuliers de caméra, très peu d’effets spéciaux (hormis des maquillages sur les morts, par exemple). Tout est fait pour que le spectateur soit concentré sur l’histoire.

 

Un dernier point qui plaide en la faveur de la série : elle est terminée. Le dernier épisode est conclusif, il ne laisse plus de questions en suspens (mise à part une, vite abandonnée par Ball). On est donc loin des séries, certes de qualité, mais qui se sont embourbées dans des rallonges injustifiables (X-Files).

 

Conclusion 

La série s’est terminée au bout de la saison 5, avec un épisode final d’une durée exceptionnelle de 75 minutes (contre 42 pour les autres épisodes). Cet épisode, écrit et réalisé par Alan Ball lui-même, nous propose une scène finale –assez longue- d’une beauté à couper le souffle, et d’une maîtrise narrative confondante. C’est l’une des plus belles scènes de la fiction télévisuelle à mon avis. C’est une série qui marquera l’histoire de la télévision (malgré une diffusion confidentielle en France). L’originalité de la série vient quand même de sa capacité à traiter de sujets non seulement dits tabous, mais surtout universels : l’amour, le sexe, la mort… Et dans le choix de les traiter sans concession, avec un auteur très inspiré et des acteurs au diapason. Pour ma part, j’ai vraiment accroché à cet aspect de la série, à cette possibilité qu’on garde tous au fond de nous de péter les plombs si un évènement particulier vient à bouleverser notre vie… Je me suis facilement identifié à Nate, par exemple, qui se retrouve un peu vite devant des responsabilités qui le dépassent, à devoir exercer un métier qui ne l’intéresse pas… C’est cette portée universelle qui donne sa véritable valeur à la série. Imaginez le challenge : parler de la vie au travers du parcours d’une famille de croque-morts…

 

 

Spooky.

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV


Vous vous souvenez tous de la série Arrête j'ai mal au bout, où des poupées gonflables courent le long de la plage dans des maillots une-pièce trop petits de deux tailles. Ne niez pas, tous les mecs de 40 ans, je sais que vous avez tous regardé. 


Eh bien j'ai trouvé une nouvelle série avec cette tendance icônique. Il s'agit de Truc à linge. Euh non. Tricot Lange. Non, c'est pas ça, attends... Ah oui, Tru Calling. Ca passe le samedi soir sur M6, dans "La trilogie du samedi". J'ai découvert ça ce week-end chez des amis (merci Wali), et je ne m'en suis pas remis.


En gros, l'histoire, c'est celui d'une étudiante en médecine qui, pour arrondir ses fins de mois, travaille à la morgue. De temps en temps, un mort lui parle, et lui demande de l'aider. Instantanément, Trudy ("Tru" étant un diminutif pas très glorieux pour une fille) se retrouve propulsée au début de sa journée, avec pour alternative d'aider le futur refroidi. En général, elle y arrive, mais elle essaie aussi de "réparer" des petits soucis quotidiens, genre éviter qu'un pot de fleurs se casse, aider son frère à mieux préparer un entretien d'embauche, etc. Ce qui fait que parfois les choses ne s'arrangent pas, et empirent dans certains cas. Seuls son patron à la morgue et son frère sont au courant de son "pouvoir", mais pas son petit ami, qui se fait pas mal balader, le pauvre... J'ai bien aimé les deux épisodes vus chez Wali, d'une part parce que c'était pas trop mal fait, que l'héroïne a parfois du mal à se dépétrer de petits tracas tout bêtes alors qu'elle sauve des vies...


Mais ce qui m'a frappé, et mon ami Wali avant moi, c'est quand même l'actrice principale, Eliza Dushku (Faith dans Buffy contre les vampires). Elle a une lèvre inférieure énorme, genre le chirurgien s'est endormi une heure au moment de l'injection de collagène. Quand tu l'embrasses, tu dois avoir l'impression de faire la bise à un pneu. Et puis surtout, elle a des... avantages physiques non négligeables, qui font que quand elle court, ça balance dans tous les sens, de façon asymétrique. Résultat, les scènes où elle court sont de grands moments de télé. On s'est même repassé le générique, car il y a une séquence où elle court. Dans le second épisode de samedi soir, il y avait une scène où elle courait ET où elle plongeait dans une piscine, en courant. C'était formidable. 


Sinon, j'en ai profité pour regarder hier les épisodes de la semaine précédente. Bon, elle courait déjà (en fait, il y a une scène de course à chaque épisode), mais c'était moins intéressant au niveau de l'histoire. Au final, c'est une série au concept qui, s'il n'est pas très original (dans un genre un peu similaire, citons la série Demain à la Une et le film Un Jour sans Fin), mérite l'attention. Par contre le traitement est un peu inégal.


Pour les curieux et les amateurs, il existe un site français pas trop mal fait sur la série.

 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Séries TV

 

 

Juste quelques mots sur une série SF “soft” qui a débarqué depuis quelques mois sur la petite lucarne hexagonale. Roswell est en effet diffusé le samedi soir, en troisième position de la trilogie du samedi, sur M6. On y suit les mésaventures de trois lycéens de cette petite ville du Nouveau-Mexique, qui ont été recueillis enfants par des gens du coin, et qui sont persuadés d’être des extra-terrestres. Tout en essayant de retrouver leurs origines, ils doivent empêcher le shérif Valenti (William Sadler, habitué des seconds rôles) de découvrir leur secret. Mais comment savent-ils qu’ils viennnent d’ailleurs ? Eh bien, ils possèdent des dons pas courants : faire léviter certains objets, écouter un CD simplement en le collant sur l’oreille... A noter qu’ils adorent le tabasco et en mettent dans tous les plats (si ça, ça ne prouve pas qu’ils viennent de Mars, je veux bien être pendu !). L’un d’entre eux, Max, a la pouvoir de guérir les blessures par imposition des mains ; c’est comme ça qu’il a peu à peu conquis le coeur de Liz (Shiri Appleby), qu’il a mise au courant de son secret.


A mi-chemin entre X-Files et Buffy, ces aventures légèrement fantastiques sont produites par Kim Manners, habitué des tribulations de Mulder et Scully. Les trois adolescents sont (très bien) interprétés par Jason Behr (aux grandes oreilles), la gironde Katherine Heigl et Brendan Fehr(qui ressemble à Fox Mulder avec 20 ans de moins). Le tout est introduit dans le générique par une mélodie entêtante de Dido, la révélation pop américaine du moment. Une série sympathique à suivre.
Spooky

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