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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

livres

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Il y a des jours, comme ça, où vous vous arrêtez sur une couverture dans une bouquinerie, et où vous tombez sur une sorte de petite bombe...

1,80 € plus tard, me voilà en train de lire "Nuit de terreur", roman de 1973 écrit par l'Américain Jeff Rice.

 

Las Vegas, années 1970 ; une série de disparitions et de meurtres étranges commence à poser problème à la police locale. Rapidement le journaliste Carl Kolchak se met sur l’affaire, suspectant l’origine vampirique des morts vidés de leur sang et des vols de stocks de sang dans les hôpitaux. S’étant largement documenté sur la question vampirique, il décide de proposer ses services à la police, qui finit par débusquer la créature surnaturelle dans son repaire, une maison de banlieue anonyme.

Ladite créature, Janos Skorzeny, s’avère être un ressortissant roumain de plus de 70 ans, qui fit des exactions à Londres puis au Canada, utilisant des faux papiers jusqu’à son parcours final dans le Nevada. C’est un vampire aux crocs démesurés (mais qui ne se révèlent que lorsqu’il attaque ou est en proie à la peur), à l’haleine pestilentielle et au teint blafard, qui ne sort que la nuit en utilisant des véhicules volés ou achetés cash.

L’écriture de Jeff Rice est serrée, dynamique et diablement efficace, presqu’uniquement factuelle. Un style qui devait être très en vogue au début des années 1970, pour donner de spolars de haute tenue mais aussi extrêmement efficaces. Les producteurs télévisuels ne s’y trompèrent pas, puisqu’avant la sortie du roman deux téléfilms-pilote célèbres, intitulé Kolchak : the Night Stalker et Kolchak: The Night Strangler furent produits en adaptant le roman en 1972. Une série télévisuelle du même nom (Dossiers brûlants en France), qui ne connut qu’une saison, fut diffusée en 1974-75, l’année suivant la publication du roman. Celle-ci relate des enquêtes de ce même journaliste sur des affaires relevant souvent du fantastique ou de la science-fiction. Cette série, dont les premiers scripts furent écrits par Richard Matheson, autre figure du genre fantastique, est connue pour être l’une des inspirations premières de Chris Carter, créateur du monument télévisuel The X-Files (Aux frontières du réel en version française).

Darren Mc Gavin, qui joua Kolchak dans la série originale, apparut dans le show de Carter comme une sorte de père spirituel du Département des affaires non classées du FBI. Une nouvelle série, produite par Frank Spotnitz, ancien de X-Files, vit le jour en 2005 avec Stuart Townsend dans le rôle-titre : Kolchak: Le Guetteur (Nightstalker en VO). La série ne connut que dix épisodes à cause de la faible audience. Un comic book vit également le jour en 2003 ; le même éditeur sortit deux recueils de nouvelles dans le même univers, écrites par différents auteurs, dont P. N. Elrod et Christopher Golden. Le nom de Kolchak a aussi inspiré nombre d'oeuvres depuis 40 ans, mais il serait inutile de les lister ici.

Un passage relate les recherches de Kolchak sur l’histoire des vampires, et comporte des mentions sur certaines figures vampiriques : le Dracula de Stoker, mais aussi Vlad Dracul, le voïvode de Roumanie du Xvème siècle, John George Haigh, Fritz Harmann, qui sévit à Hanovre, le Vampire de Dusseldorf, le sergent Bertrand qui dévorait des cadavres dans le Paris des années 1848, jusqu’à l’affaire Sharon Tate. Malgré la brièveté de ces mentions, elles sont très bien relatées, rendant ce passage particulièrement intéressant pour les amateurs de vampirisme et de fantastique. Au vu de sa descendance mais aussi de la qualité de son écriture, on peut affirmer que ce roman, pourtant méconnu, est une étape importante dans la production du genre non seulement vampirique, mais aussi fantastique.

Anecdote amusante, sur l’édition française de la collection « Super noire », chez Gallimard (première édition française en 1975), on trouve en quatrième de couverture une publicité pour… un parfum. Pour le plaisir, voici l’argumentaire : « L’homme qui porte BALAFRE. Quand elles le croisent, les femmes devinent tout de suite… Il a choisi la virilité sans concession. Ni archange, ni démon, il porte Balafre tout simplement. Balafre brun au parfum tabac épicé. Balafre vert au parfum frais boisé. Balafre ! Lancôme pour hommes. » En visuel noir et blanc, un coffret du parfum, à côté d’un poignard dressé, puis un homme en costume portant une cicatrice sur la joue…

 

A lire également sur vampirisme.com.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Cet ouvrage est le second écrit par Stéphane Soutoul, et le second que je lis. Comme le premier, il a pour sujet les vampires, une passion pour le jeune auteur. Il s'agit ici d'une recueil de nouvelles, plus ou moins longues (le recueil compte plus de 300 pages), qui représente le fruit d'une année de travail.

 

Très vite on est happé, comme le serait le sang par la bouche d'un suceur de sang. Soutoul écrit bien, il a du vocabulaire et des idées. Sa grande culture lui permet d'utiliser des optiques différentes pour ses histoires, du romantique à la limite de la bit-lit (ce qui rend son oeuvre aussi accessible à de nombreux publics) à d'autres récits proches du gore. Avec des morceaux de buddy-movie parfois. J'ai passé un très bon moment de lecture. Attention, il faut tout de même dire que l'atmosphère vampirique peut lasser, à la longue. je recommande donc de déguster ce juteux recueil à petites doses, sous peine de se retrouver un peu fatigué par ce mets capiteux...

 

Mais il y a un hic, qui n'est pas du fait de l'auteur. L'éditeur n'a pas fait son boulot correctement. La maquette est correcte, certes, mais je me suis demandé s'il y avait eu de la relcture. fautes de frappe, orthographe, accords, même s'ils ne sont pas légion, sont suffisamment présents pour en douter. Et une lecture éditoriale aurait permis de fluidifier certains passages, lorsque l'auteur a tendance à se répéter ou à piétiner dans son récit.

 

Voilà pour la partie strictement éditoriale. La carrière de ce chouette bouquin est complètement plombée par l'attitude irresponsable dudit éditeur. Stéphane Soutoul en dit plus sur son blog, mais sachez, en quelques mots, que l'éditeur a déposé le bilan, et l'auteur n'a reçu aucun centime sur la vente de l'ouvrage. Alors que Stéphane Soutoul a assuré lui-même, et seul, la promotion de l'ouvrage. Il ne reste donc qu'à espérer que l'ouvrage renaîtra de ses cendres, chez un nouvel éditeur, un vrai, qui respecte ses engagements et surtout ses auteurs...

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Je souhaite rebondir par rapport à un article du hors-série de la revue Studio Ciné Live consacré à la saga Harry Potter, qui se demande quelles vont être les prochaines oeuvres franchisées par Hollywood, maintenant que la saga du bigleux à baguette est terminée. Après les échecs des adaptations d'A la croisée des mondes et Narnia (enfin, cette franchise continue malgré tout je crois), et en attendant la sortie (en décembre 2012 et décembre 2013) de Hobbit, par Peter Jackson (oui, j'en mets une image si je veux !), ça bouillonne. Alors, parmi les titres proposés nous avons :

 

http://s2.e-monsite.com/2010/05/06/01/resize_550_550//hunger-games.jpghttp://www.passion-cinema.com/img/news/news-2011/the-hunger-games-1300.jpg

 

- Hunger Games, par Suzanne Collins. Publié dans 38 pays, ce cycle décrit un monde futur où les adolescents combattent djusqu'à la mort dans des jeux télévisés. Le studio Lionsgate a acheté les droits de la trilogie, et le tournage commence bientôt.

 

Un pitch qui rappelle peu ou prou celui d'un classique de la science-fiction, à savoir :

 

- Le Cycle d'Ender. Des préadolescents sont recrutés par le gouvernement pour combattre une invasion extraterrestre, mais sans le savoir, sous la forme de jeux video. C'est le seul cycle de la liste que j'aie lu. Alors que Wolfgang Petersen fut longtemps pressenti pour travailler sur l'adaptation, c'est désormais Gavin Hood (X-men Origins: Wolverine, argh) qui s'en occupe.

 

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- The Maze Runner. Un adolescent se réveille, sa mémoire effacée, dans un monde où les jeunes sont livrés à eux-mêmes et vivent dans un environnement clos derrière lequel vivent des monstres. Ils sont en fait soumis à des tests par une force maléfique qui les sélectionne avant de les prendre à son service. Catherine Hardwicke, la réalisatrice du premier Twilight, va mettre en scène le film pour la Fox. RIP The Maze Runner donc. 

 

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- La Cité des ténèbres (The Mortal Instruments en VO) est une série de six romans, écrits par Cassandra Clare, où une jeune fille aux pouvoirs spéciaux s'allie à un gang d'ados pour affronter des loups-garous et des sorcières dans une New York contemporaine. C'est la compagnie allemande Constantin qui va produire le film. 

 

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- L'Epouvanteur est une série de sept romans, qui raconte l'histoire d'un enfant de 13 ans capable de voir les forces du mal alors que les autres ne les distinguent pas. Dans le film actuellement en préproduction sont présents Jeff Bridges et Julianne Moore.

 

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- La Guerre du bruit est une trilogie qui se déroule dans une société où tout le monde peut entendre les pensées des autres. Pas évident de rendre ça au cinéma. Les droits sont toujours libres, a priori.

 

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- Artemis Fowl est presque contemporain d'Harry Potter. Avec 20 millions d'exemplaires écoulés, c'est un succès planétaire, présenté alors comme "la tour de cristal avec des fées". Le huitième volume, qui va sortir prochainement, clôturera le cycle. Disney, qui détient les droits, a annoncé vouloir se lancer dans l'exploitation de franchises. Artemis, un gamin de 12 ans qui fait face à toutes sortes de créatures fantastiques, a donc de fortes chances d'apparaître sur grand écran. 

 

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- Cherub. Cette série, où une agence gouvernementale emploie des espions qui ont tous entre 10 et 17 ans, fait un tabac en Angleterre. Le film sera une production britannique et Christopher Smith (Black Death) le réalisera. Pour lui, c'est "Nikita qui rencontre This is England". Ca promet.

 

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- Mécaniques fatales. L'action de cette série de quatre romans se déroule dans un monde post-apocalyptique où des véhicules qui sont de véritables cités en perpétuel mouvement s'entre-déchirent. Peter Jackson va produire cette adaptation en Nouvelle-Zélande. Pas sûr que ce soit pour tout de suite cependant, la réalisation de The Hobbit et la production du Tintin de Spielberg requérant toute son énergie...

 

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- La Couleur de la peur. Les cinq volumes de Marjorie Blackman se situent dans une Angleterre raciste où les blancs sont devenus une minorité, et tournent autour d'une histoire d'amour qui, forcément, tente de briser les barrières entre les différentes communautés. D'abord adapté au théâtre avec succès, le premier tome est toujours en attente d'une version cinéma.

 

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- Skully Fourbery raconte comment une orpheline de 12 ans, héritière en danger, s'allie à un magicien qui est peut-être un mort-vivant dans cette saga qui va de l'horreur au merveilleux en passant par la comédie. Warner a déposé une option sur ces titres, mais ne l'a pas renouvelée.

 

 

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- The History keepers. Le héros est un enfant kidnappé à Londres et qui est entraîné dans des voyages dans le temps afin de rechercher ses parents. C'est la compagnie londonienne Working Title, plus connue pour des comédies romantiques comme Coup de foudre à Notting Hill, qui a acquis les droits de cette série inédite. "Harry Potter rencontre Dr Who", nous dit-on.

 

 

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- Delirium, par Lauren Oliver. Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme le plus grand des maux. Un monde où tous les adultes de 18 ans subissent une opération du cerveau pour en être guéris. A quelques mois de subir à son tour « la Procédure », Lena fait une rencontre inattendue… 

 

 

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- Promise, d'ally Condie. A la veille de son banquet de couplage, Cassia se sent fébrile mais pleine de confiance, car elle imagine que la Société - l'entité gouvernementale qui les dirige - n'a jamais voulu autre chose que le bien de ses habitants. Et si, pour cela, ils doivent être surveillés, nuit et jour, ce n’est finalement pour elle qu’un petit sacrifice en échange d’une vie heureuse, avec un Promis idéal, sans maladies ni mort accidentelle, jusqu’à s’éteindre paisiblement à l’âge de quatre-vingt ans. 

 

 

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- Oscar Pill. On termine par un cocorico, puisque cette série est écrite par un français, et que les droits ont été acquis par l'un des producteurs de Harry Potter, David Heyman. Des sorciers ont le pouvoir de s'introduire dans le corps humain. Oscar, un adolescent, se découvre cette capacité.

 

 

Vous l'aurez peut-être remarqué, ces suites romanesques ont comme public prioritaire les adolescents. Depuis la déferlante Harry Potter, Hollywood s'est rendu compte que ce public est celui qui guide le plus le marché. C'est un réservoir immense, et par conséquent un potentiel financier essentiel.  

 

Ce secteur est un des plus dynamiques de l'édition. En 2011, il devrait rapporter 3,3 milliards de dollars, 100 millions de plus que l'année passée. Désormais aux Etats-Unis, plus de livres «young adults» (484 millions) se sont écoulés que de romans et d'essais (411 millions). Ces séries sont une manne pour les éditeurs et les studios.


Depuis JK Rowling, les studios surveillent le moindre projet. Les droits peuvent désormais être cédés avant même que livre n'existe. La 20th Century Fox associée à Ridley Scott acheta par exemple pour 1.75 million de dollars Le passage. Justin Cronin n'avait même pas fini d'écrire le premier tome de sa trilogie vampirique. Les enchères se sont faites sur un simple synopsis. 

 

Dans leur course à la franchise, un allié essentiel des studios est le scout. Chargé de débusquer les œuvres prometteuses, ce limier est en liaison constante avec les agents littéraires et écume les salons du livre. «La plupart des compagnies d'agents littéraires sont associées à des firmes de scouts. 

 

 

 

Ma requête est toute simple ; sur la base des pitchs présentés, et d'après vos propres lectures si vous avez lu certains de ces bouquins, quelle est, selon vous, la future franchise à succès au cinéma ? Avez-vous d'autres suggestions ? Le premier qui cite Twilight est banni du blog. Comme je suis en recherche de nouvelles oeuvres à découvrir, laquelle ou lesuqelles me conseilleriez-vous de lire, sachant que The Hunger Games me fait de l'oeil ?

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Un peu par hasard je suis tombé sur un texte de King qui parlait de ce que je tiens pour l'un des meilleurs romans du XXème siècle. Ne faisant ni une ni deux, je décidai de traduire le papier. Ce ne fut pas évident, il y eut quelques expressions un peu étranges, mais je finis par y arriver. Je vous livre donc ça. Attention, je n'ai traduit que la version abrégée de la préface de King. Connaissant la préface de l'Horrorurs Rex à en faire des tartines, nul doute que j'y serais encore si je devais m'atteler au texte intégral...

 

J'ai grandi dans une petite communauté rurale du nord de la Nouvelle-Angleterre, où la plupart des routes étaient boueuses ; il y avait plus de vaches que de personnes, et l'école était une pièce simple chauffée par un poêle à bois. Les enfants qui étaient mauvais n'avaient pas de retenue, ils devaient rester après l'école et couper des laies ou saupoudrer de chaux les toilettes.

Bien sûr, il n'y avait pas de bibliothèque dans la ville, mais dans le presbytère méthodiste désert à environ un quart de mile de la maison où mon frère David et moi avons grandi, il y avait une pièce avec des livres pourris empilés, beaucoup d'entre eux de la taille d'annuaires téléphoniques. Un bon pourcentage d'entre eux était des livres pour garçons de ce que nos cousins​​britanniques appellent "Ripping Yarns" (traduction approximative : longues histoires sensationnelles). David et moi étions des lecteurs voraces, une habitude que nous avons héritée de notre mère, et nous sommes tombés sur cette mine comme les hommes affamés sur un os de poulet.

Il y avait des dizaines de livres sur le brillant jeune inventeur Tom Swift (nous plaisantions souvent sur le fait que, tôt ou tard nous tomberions sûrement sur l'un d’entre eux intitulé Tom Swift et sa grand-mère électrique), il y en avait presque autant sur un pilote héroïque de la RAF de la Seconde Guerre mondiale du nom de Dave Dawson (dont le Spitfire était toujours « à prendre de l’altitude grâce à son hélice griffue »). Nous avons combattu le méchant Scorpion avec Don Winslow, enquêté avec les Hardy Boys, vagabondé avec le Rover Boys.

Finalement - à l'époque où John Kennedy est devenu président, je pense - nous sommes venus à sentir que quelque chose manquait. Ces histoires étaient assez excitantes, mais quelque chose à leur sujet… sonnait faux. Une partie de cela pouvait être due au fait que la plupart des histoires ont été écrites dans les années vingt et trente, des décennies avant que mon frère et moi soyions nés, mais ce n'était pas l’essentiel. Quelque chose au sujet de ces livres était tout simplement faussé. Les enfants qui y étaient présents n'étaient pas crédibles.

Il n'y avait pas de bibliothèque, mais au début des années soixante, la bibliothèque est venue à nous. Une fois par mois un van en bois vert s’arrêtait en face de notre petite école. Sur le côté en grandes lettres d'or était écrit Bibliobus de l'État du Maine. Le chauffeur-bibliothécaire était une dame qui aimait les enfants presque autant qu'elle aimait les livres, et elle était toujours prête à faire une suggestion. Un jour, après que j'aie passé 20 minutes à tirer des livres des étagères dans la section marquée jeunes lecteurs et à les remettre à leur place, elle m'a demandé quel genre de livre je cherchais.

J'y ai réfléchi, puis ai posé une question - peut-être par accident, peut-être en raison d'une intervention divine - qui a ouvert le reste de ma vie. «Avez-vous des histoires sur la façon dont les enfants sont vraiment ?"

Elle réfléchit, puis se rendit à la section de la fiction pour adultes, et en tira un volume cartonné mince. "Essaye ceci, Stevie", a-t-elle dit. "Et si quelqu'un te demande, dis-leur que tu as trouvé toi-même. Sinon, je pourrais avoir des ennuis."

Imaginez ma surprise (choc pourrait être un terme plus proche) quand, un demi-siècle après cette visite du bibliobus garé dans la cour poussiéreuse de l'école méthodiste Corners, j'ai téléchargé la version audio de Sa Majesté des Mouches et entendu William Golding articuler, dans la charmante introduction à sa lecture brillante, exactement ce qui m'avait troublé. «Un jour que j'étais assis d'un côté de la cheminée, et que ma femme était assise sur l'autre, je lui dis soudain : "Ce ne serait pas une bonne idée d'écrire une histoire sur quelques garçons sur une île, montrant comment ils aimeraient vraiment se comporter, d'être des garçons et non des petits saints comme ils le sont habituellement dans les livres pour enfants ?" Et elle dit : "C'est une idée de première classe ! Ecrivez cela !" Donc je suis allé de l'avant et l’ai écrit. »

J'avais lu des romans pour adultes auparaavant, ou ce qui se faisait passer pour tels (la salle des livres imbibés d’eau dans le presbytère méthodiste était pleine de Hercule Poirot et Miss Marple ainsi que de Tom Swift), mais rien qui avait été écrit au sujet des enfants, pour adultes. Je n'ai donc pas été préparé à ce que j'ai trouvé entre les pages de Sa Majesté des Mouches : une compréhension parfaite de la sorte de personnes que mes amis et moi étions à 12 ou 13 ans, non touchés par le savon doux et le déodorant habituels. Pourrions-nous être bons ? Oui. Pourrions-nous être gentils ? Oui encore. Pourrions-nous, au tournant d'un moment, devenir de petits monstres ? En effet nous avons pu. Et fait. Au moins deux fois par jour et beaucoup plus fréquemment sur les vacances d'été, quand nous étions souvent laissés à nous-mêmes.

Golding a exploité son point de vue clinique sur l'enfance dans une histoire d'aventure au suspense croissant. Pour le garçon de 12 ans que j'ai été, l'idée d’arpenter une île tropicale inhabitée sans supervision parentale semble libératrice au premier abord, presque céleste. Au moment où le garçon avec la tache de naissance sur le visage (le premier petit à évoquer la possibilité d'une bête sur l'île) a disparu, mon sentiment de libération s’est teinté de malaise. Et au moment où le très malade - et peut-être visionnaire - Simon affronte la tête coupée et couverte de mouches de la truie, qui a été collée sur un poteau, j'ai sombré dans la terreur. "Les yeux à demi fermés étaient appesantis par le cynisme infini de la vie adulte", écrit Golding. "Ils ont assuré Simon que tout était une sale histoire." Cette ligne résonnait avec moi alors, et continue à résonner après toutes ces années. Je l'ai utilisée comme l'un des épigrammes à mon livre de romans interreliés, Coeurs perdus en Atlantide.

Il a été, autant que je me souvienne, le premier livre avec des mains – des mains puissantes qui ont surgi des pages et m’ont saisi à la gorge. Il m'a dit : "Ce n'est pas seulement un divertissement, c'est la vie ou la mort."

Sa majesté des Mouches n'était pas du tout comme les livres des garçons dans le presbytère, en fait, il a rendu ces livres obsolètes. Dans les livres du presbytère, les gamins de Hardy pouvaient se retrouver ligotés, mais vous saviez qu'ils se libèreraient. Un Messerschmitt allemand pouvait tomber sur le paletot de Dave Dawson, mais on savait qu'il allait s'échapper (en mettant son Spitfire en mode « hélice griffue », sans doute).

Au moment où j'ai atteint les 70 dernières pages de Sa Majesté des Mouches, j'ai compris que non seulement certains des garçons pourraient mourir, mais que certains mourraient. C’était inévitable. J’espérais seulement qu’il ne s’agisse pas de Ralph, auquel je me suis identifié avec tant de passion que c’est avec une sueur froide que je tournais les pages. Nul besoin d’un enseignant pour me dire que Ralph incarnait les valeurs de la civilisation et que l’adhésion de Jack à la sauvagerie et au sacrifice représentait la facilité avec laquelle ces valeurs pourraient être balayées, c’était évident, même pour un enfant. Surtout un enfant qui avait été témoin (et a participé à) de nombreux actes d’intimidation à l’occasion de récréations. Mon soulagement à l'intervention de dernière minute du monde des adultes fut immense, même si j'ai été en colère contre la façon presque désinvolte dont l'officier de marine juge les survivants hétéroclites («J'aurais pensé qu'un groupe de garçons britanniques [...] aurait été en mesure de mieux s’organiser... »).

Je suis resté en colère à ce sujet jusqu'à ce que je me rappelle - des semaines plus tard, mais j'ai pensé au livre tous les jours - que les garçons étaient sur l'île en premier lieu parce qu’un tas d'adultes idiots avait commencé une guerre nucléaire. Et des années plus tard (alors que j'étais sur ma quatrième ou cinquième lecture du roman), je suis tombé sur une édition avec une postface de Golding. Dans ce qu'il a dit (je paraphrase): "Les adultes ont sauvé les enfants [...] mais qui va sauver les adultes ?"

Pour moi, Sa Majesté des Mouches a toujours représenté le but des romans ; ce qui les rend indispensables. Doit-on s'attendre à se divertir quand nous lisons une histoire ? Bien sûr. Un acte de l'imagination qui ne divertit pas manque sa cible. Mais il devrait y avoir plus. Un roman réussi doit effacer la frontière entre auteur et lecteur, afin qu'ils puissent s'unir. Quand cela arrive, le roman devient une partie de la vie - le plat principal, pas le dessert. Un roman réussi devrait interrompre la vie du lecteur, lui faire manquer un rendez-vous, sauter un repas, oublier d’aller promener le chien. Dans le meilleur des romans, l'imagination de l'écrivain devient la réalité du lecteur. Elle brille, incandescente et furieuse. J'ai épousé cette idée la plus grande partie de ma vie d'écrivain, et non sans être critiqué pour elle. Si le roman est strictement de l'émotion et de l'imagination, la plus puissante de ces critiques se fait, puis l'analyse est balayée et la discussion du livre devient sans objet.

Je reconnais que "Cela m'a bluffé" est carrément un non-commencement lorsqu'il s'agit de discussions en classe d'un roman (ou une nouvelle ou un poème), mais je dirais que c'est toujours le cœur battant de la fiction. "Cela m'a bluffé" est ce que tout lecteur veut dire quand il ferme un livre, n'est-ce pas ? Et n'est-ce pas exactement le genre d'expérience que la plupart des écrivains veulent offrir ?

Une réaction émotionnelle viscérale à un roman n’empêche pas non plus l'analyse. J'ai terminé la dernière moitié de Sa Majesté des Mouches dans un seul après-midi, mes yeux écarquillés, mon cœur battant, sans penser, juste en respirant. Mais j'ai réfléchi à ce sujet depuis lors, pendant 50 ans et plus. Ma règle d'or en tant qu’écrivain et lecteur - en grande partie formée par Sa majesté des Mouches – est de faire ressentir d'abord, d'y faire penser plus tard. Analysez tout ce que vous voulez, mais en premier lieu creusez l'expérience.

Ce qui me permet de revenir à Golding disant : "Ce ne serait pas une bonne idée d'écrire une histoire sur quelques garçons [...] en montrant comment ils se comportent vraiment ?"

C'était une bonne idée. Une très bonne idée qui a produit un très bon roman, passionnant, pertinent, et qui fait réfléchir maintenant à ce qu’il était quand Golding l’a publié en 1954.

 

 

Stephen King

 

Translation by Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

http://2.bp.blogspot.com/-Kmqb6XJfoCI/TahEZMi1anI/AAAAAAAAArA/6eg92s07v6c/s1600/Les+heut-conteurs.jpg http://3.bp.blogspot.com/-iwK9qIERP0Q/TahQZGBWprI/AAAAAAAAArI/2BRD_BIsEk0/s1600/haut-conteurs2.JPG http://zonamaxo0.files.wordpress.com/2011/07/book_cover_les_haut_conteurs_tome_3___coeur_de_lune_163448_250_400.jpg?w=250&h=375

 

Roland, fils d'aubergiste à Tewkesberry, rêve secrètement de quitter cet ennuyeux village pour vivre de grandes aventures. Mais son avenir est déjà tout tracé, son père espère que son fils tienne l'auberge à ses côtés. Toute sa vie change à l'arrivé des Haut-Conteurs dans son village.

 

Dans la Voix des Rois, le premier tome de cette série, notre héros Roland va faire la rencontre de voyageurs habillés de capes pourpres que l'on appelle les Haut-Conteurs. Il les aidera à retrouver un des leurs disparu mais également à combattre goules et vampires qui terrorisent le village.

Les aventures continuent dans le deuxième tome, le Roi Vampire, en France. Roland apprenti Haut-Conteur secondera Mathilde (son mentor) pour retrouver des pages du livre des Peurs. Les pages de ce livre sont disséminées aux quatre coins du monde et les Haut-Conteurs ainsi que les Noirs Parleurs, entités dirigés par Mots-Dorés, les recherchent activement. Ces deux groupes se livrent à de grandes batailles pour avoir ces pages.

 

Dans le troisième tome, Coeur de Lune, Roland et Mathilde partent en Allemagne à la recherche d'un de leurs collègues disparu. Malheureusement en route, ils s'arrêtent pour aider un village attaqué par une énorme bête sanguinaire. Ils seront accompagnés par la belle italienne Elena qui fait tourner la tête de notre héros. Un tome très prenant où l'on oublie la quête première des Haut-Conteurs : les pages du Livre des Peurs.

 

Nous suivons dans cette série Mathilde, la patiente, et Roland, Cœur de Lion. En plus de ces deux inséparables, chaque tome voit apparaître quelques personnages aux caractères bien trempés comme Bouche-goulue, un autre Haut-Conteur. Ce petit nombre d'acteurs permet d'avoir des personnages plus recherchés et fouillés. L'histoire peut être contée par plusieurs personnages. Nous aimons suivre Roland, Mathilde ou encore le sombre Mots-dorés dans leurs réflexions et leurs doutes. Les dialogues sont justes et on s'amuse autant que Mathilde à lire les surnoms qu'elle donne à Roland.


Quel que soit le tome, on ne ressent pas du tout de temps mort. Les actions se succèdent agréablement et avec beaucoup de suspens. Les livres sont adaptés à un public jeune par le langage simple utilisé sans toutefois manquer de vocabulaire. Au contraire, le vocabulaire est toujours recherché et colle très bien avec l'époque.

 

Cette série est un véritable coup de cœur. Nous y trouvons des énigmes, des intrigues et des combats dignes des livres de cape et d'épées. Tout cela saupoudré d'un soupçon d'humour et de  romantisme.

 

Ewelf.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Mercy Thompson vient de passer les deux derniers mois à tenter d'échapper aux griffes de la Reine des vampires. Et maintenant le chef des loups-garous de la ville a besoin de son aide.
Un grimoire renfermant les secrets des faes vient d'être découvert et le monde est sur le point d'apprendre à quel point ces derniers sont impitoyables... et dangereux. Mercy ne cracherait pas sur quelques jours de vacances...

Après un quatrième tome qui faisait la part belle à l'aspect vampire de l'univers dans lequel évolue Mercy, voici venu un 5e opus qui puise ses racines exclusivement dans les univers lycanthropiques et féériques de l'univers établi par Patricia Briggs.

Sans pour autant être révolutionnaire, l'histoire commence sur les chapeaux de roues, l'auteur lançant de nombreuses pistes qui finiront toutes par se rassembler à l'approche de la fin du volume. Si certes arcs me semble finalement rapidement résolus, au vu de l'importance qu'ils ont acquis au fil du tome (celui des fées notamment), la partie lycanthropique est pour le moins intéressante, et creuse davantage la manière de fonctionner de la meute, autour de son alpha et des liens qui unissent les différents membres. Alors que les loup-garous sont présents depuis le premier tome, c'est la première fois que l'auteur explore réellement à fond cet univers et ses codes, en proposant une vision pas totalement originale mais assez cohérente.

La psychologie des personnages est travaillée de manière à mettre en scène des personnalités intéressantes, pas archétypiques. Chaque personne a ses parts d’ombres, qu’on découvre au fur et à mesure des opus, et ce 5e tome ne fait pas exception dans la logique.

Mercy Thompson est une des séries estampillées bit-lit que je trouve la plus agréable à lire. Les tomes s'enchainent mais ne se ressemblent pas, et les personnages gagnent en richesse et en profondeur au fil des tomes. Si certaines des thématiques déjà creusées jusque-là ne sont pas très bien utilisées dans ce nouvel opus (les fées pour les nommer), ce 5e tome n'en est pas moins intéressant et n'a pas entamé mon intérêt pour cette série toujours aussi agréable à lire.


Vladkergan.

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Ils sont sept. Sept survivants d'une terrible catastrophe, probablement nucléaire (on ne le saura peut-être pas, et finalement peu importe), qui se trouvaient dans la cave du château de Malevil lorsque c'est arrivé.

 

Le château de Malevil, dans les ruines duquel Emmanuel et ses amis venaient jouer étant enfants. Un château qu'il a pu acheter et restaurer pour mieux faire fructifier ses terres alentour. Un château dans les caves duquel il se trouvait donc avec ses amis d'enfance et sa gouvernante (et son fils mentalement retardé) lorsque l'onde de chameur insoutenable a littéralement rasé tout le pays, voire la Terre entière. Protégé par une falaise et un creux, Malevil a survécu avec ses occupants humains, et quelques bêtes, dont certaines sur le point de mettre bas (ce qui est bien pratique). La survie s'organise bientôt, entre labours et embouteillage (de vin). Un semblant d'ordre, où Emmanuel, plus ou moins élu chef, s'efforce de composer avec les caractères des uns et des autres. Jusqu'au jour où la découverte d'autres survivants amène Muette à Malevil, une jeune et jolie femme...

 

Robert Merle n'est pas un auteur de genre. Enfin disons qu'il a exercé dans plusieurs genres. Enseignant, il a reçu le prix Goncourt en 1949 avec Week-end à Zuydcooote, puis la gloire avec Fortune de France, qui narre les heurs et malheurs des rois de France. L'élément de genre, la destruction presque totale de la vie sur Terre suite à une guerre nucléaire, vite évacué, l'auteur s'attache à nous narrer le quotidien ordinaire -si tant est qu'il puisse l'être dans de telles circonstances- de personnages ordinaires. Nous sommes clairement dans l'étude de moeurs, dans un cadre post-apocalyptique combinant le huis-clos à une chronique rurale, provinciale (on insiste bien sur le fait que certains personnages s'expriment en patois). Le château de Malevil, devenu le refuge de ces derniers représentants de l'humanité, est traité presque comme un personnage à part entière. Son caractère d'inexpugnabilité lui confère une aura toute particulière. De plus Merle, visiblement très au fait des techniques de défense médiévales, insiste bien sur ce point.

 

Le récit est écrit à la première personne, sous forme de journal d'Emmanuel (sans repères temporels cependant) mais est parfois interrompu par son ami Thomas, qui apporte des précisions ou des corrections. Ce procédé ajoute une dimension d'authenticité au récit, déjà très prenant. Plusieurs éléments sociétaux sot présents en toile de fond : la démocratie, la religion, la morale -surtout sexuelle... Merle découpe son récit en longs chapitres, très denses, au cours desquels il se passe beaucoup de choses. La langue est assez claire, le français étant entrecoupé d'un peu de patois du sud-ouest et d'un chouia d'argot.

 

Quelques petites choses m'ont gêné. Le comportement de certains personnages, le narrateur en tête, qui m'a semblé décalé, inadéquat. Mais comment savoir comment nous réagirions dans cette situation ? Egalement, l'aisance avec laquelle la communauté surmonte toutes les difficultés, notamment techniques. Quelle chance d'avoir un ingénieur, un tireur émérite,et un chef charismatique dans ses rangs ! Et enfin, une conclusion qui n'en est pas une, et qui laissera de nombreux lecteurs sur leur faim.

 

En résumé, je dirais que Malevil est une curiosité dans le sous-genre post-apocalyptique. Comme souvent dans ce sous-genre, il permet de faire une étude de moeurs, mais ici c'est poussé plus loin, le cadre post-apocalyptique n'étant qu'un alibi. Ma lecture fut intéressante, enrichissante même, mais attention car elle sort des sentiers battus de la littérature de genre.

 

Un gros merci à Erwelyn pour m'avoir permis de lire ce pavé (plus de 600 pages tout de même).

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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Le Trône de Fer (Game Of Thrones en VO) : vaste saga fantasy écrite par George R. R. Martin. Il m’aura fallu le temps pour m’y mettre. Sans doute avais-je été dissuadé par l’ampleur de la tâche et par le fait que la saga, si imposante soit-elle, n’était pas terminée.

Mais, aidé par l’excellente adaptation tv, j’ai fini par m’y coller.

 

L’histoire, A Song of Ice and Fire, démarre sur le continent de Westeros, dans le royaume des Sept Couronnes, un pays composé de plusieurs grandes maisons (ou familles) qui sont au nombre de 9 : la maison Stark, la maison Baratheon, la maison Lannister, la maison Targaryen, la maison Tully, la maison Greyjoy, la maison Arryn, la maison Tyrell et la maison Martell. Au début de la saga le pouvoir est détenu par le roi Robert Barathéon, qui siège à Port-Réal et doit composer avec la reine, Cersei Lannister, et les intrigues de différents conseillers. Au Nord du pays et de Winterfell, le royaume de la famille Stark, une troupe d’élite appelée la Garde de Nuit veille sur la frontière du haut d’un immense mur de glace, et protège le Royaume de la menace de peuples sauvages et de créatures appelées les Autres que tout le monde pensait légendaires.

A l’Est les deux derniers survivants de la maison Targaryen négocient avec les Dothrakis, peuple composé de puissantes hordes de cavaliers nomades, et un de leurs chefs (Khal) : Drogo. 

 

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Plus qu’un véritable univers fantasy tel qu’on peut l’imaginer (et je ne vous en dévoilerai pas les quelques éléments hormis le fait que les saisons peuvent durer plusieurs années), on a l’impression de retrouver l’Europe du Moyen-Age et une époque qui semble sur le déclin. Grâce à l’importante galerie de personnages, dont même les plus secondaires peuvent avoir leur importance, l’univers de Martin estriche en intrigues politiques, affrontements et rebondissements.

La narration sort de l’ordinaire : Martin a fait le choix de donner plusieurs points de vue à son récit en changeant de narrateur à chaque chapitre. Du coup aucun des personnages, qu’ils soient directement ou non au centre de l’action, n’est laissé de côté. Ils sont tous extrêmement détaillés et pourvus d’une psychologie très réaliste.

Le récit gagne en épaisseur, en vie et évite ainsi le piège du manichéisme.

 

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce 1er tome de l’intégrale. Y goûter c’est l’assurance de vouloir y revenir et c’est parfait tant cet univers est dense et riche à la fois avec l’existence de 3 autres tomes de l’intégrale et de 2 courts récits (Le Chevalier errant et L'Épée lige) servant de prélude et se déroulant près de 90 ans avant. Il y a de quoi faire pour ne pas succomber aux affres du manque.

 

Vraiment ne passez pas à côté de cette formidable épopée et surtout n’oubliez jamais : 

 

                                                  L’Hiver arrive !!!!!

 

FabMart.

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http://www.albin-michel.fr/multimedia/Article/Image/2011/9782226221414-j.jpg

 

Abyssus abyssum invocat, dit l'adage. L'abysse appelle l'abysse. Les profondeurs de l'âme, Guy de Timée pensait pourtant les avoir côtoyées en pourchassant un tueur de prostituées dans les recoins les plus sombres de l'exposition universelle de Paris. En s'éloignant de Paris, dans ce Vexin qui sépare la capitale de la Normandie, en compagnie de son amie Faustine, il pensait retrouver la joie de vivre, une certaine sérénité propre à lui permettre d'écrire son prochain roman. Mais c'était sans compter sur le Mal, qui peut prendre plusieurs visages et qui se manifeste à nouveau dans le voisinage. En massacrant sauvagement une paisible famille de fermiers, en séquestrant brièvement l'écrivain, dont le goût du morbide l'amène à enquêter, afin de le faire assister à l'un de ses rituels macabres, à lui faire entrevoir, une nouvelle fois, les profondeurs les moins reluisantes de l'âme humaine.

 

Ca commence très fort, avec le meurtre sordide, malsain au possible, d'une famille en rase campagne. Toute la communauté est en émoi, et Guy de Timée se met tout de suite dans les traces de l'assassin, sentant que son "expérience" pourra accélérer l'enquête. Mais en attendant les horreurs se multiplient, une autre famille tombe sous les coups de celui que l'écrivain surnomme le Croquemitaine, puis un gendarme disparaît... Le décor est plus champêtre, mais Guy de Timée fait preuve de la même (et surprenante) technique de déduction que dans son aventure précédente. Chattam mène son récit tambour battant, ménageant peu de temps morts entre les scènes effrénées (et la plupart à la limite du gore), si bien qu'arrivés aux deux tiers du roman, ç'eut pu être la fin.

 

Mais à ce moment l'intrigue prend un nouveau virage. Guy revient à Paris, espérant remonter une nouvelle piste, mais ce retour fait aussi surgir de noirs souvenirs... On retrouve d'ailleurs plusieurs protagonistes du premier roman. D'un coup le rythme se ralentit, s'arrête presque. Seul, l'écrivain-enquêteur replonge dans ses pensées, ses peurs et ses névroses. On retrouve le rythme de Léviatemps, presque lénifiant.

 

Au final Le Requiem des abysses est un thriller effréné, nettement plus que le premier volet ; moins axé sur la découverte d'une société à un moment donné (ceci expliquant peut-être celà) ; le dernier tiers retombe dans les travers de léviatemps, mais la fin, moins correcte que ce que l'on pourrait croire, contrebalance un peu ce défaut. A lire, sans doute.

 

Spooky.

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http://www.eclipse.fr/images/stories/couvertures/fantastique/mr_shivers.jpg

 

Etrange roman que celui-ci... Nous suivons la trace d'un groupe de hobos (terme dont l'étymologie n'est pas claire, mais qui peut se traduire grosso modo par vagabond) qui traverse les Etats-Unis à l'époque de la Grande Dépression (ou crise de 1929), à la recherche de... à la recherche d'un homme. Un seul. Celui-là même qui leur a volé un proche. Pour Connelly, un homme mystérieux et mutique, c'est sa petite fille qui a été enlevée à son affection par Mr Shivers. 

 

Mr Shivers, l'homme qui tremble, l'homme gris, dont le visage est tellement couture dé cicatrices qu'on a l'impression que son sourire éternel relie ses deux oreilles. Mr. Shivers, le messager de mort, ou plutôt son bras, qui laisse une trace indélébile dans la mémoire de tous ceux qui le croisent.

 

Mr. Shivers est un roman qui plonge dans la vie quotidienne de ces hommes et ces femmes qui essaient de trouver du travail en allant vers l'ouest, qui vivent d'expédients, se nourrissent de petits animaux, de racines, qui sautent sur les trains de marchandises pour aller d'une ville à une autre... Leur quotidien est fait de peurs, de faim, de méfiance, de violence, de mort aussi. On a vraiment l'impression d'y être. Chaque chapitre est précédé par un signe hobo, ces symboles présents à l'entrée des villes et indiquant s'il vaut mieux passer son chemin, si c'est accueillant, etc. Pour retrouver leur signification, les Editions Eclipse ont eu la bonne idée de faire un mini-glossaire sur la page dédiée du roman.

 

Par contre, concernant l'intrigue... C'est relativement confus par moments, la partie fantastique du récit est à mon goût amené de façon maladroite, la figure presque christique de Shivers aurait pu être mieux exploitée. C'est dommage, car avec une meilleure technique, l'auteur aurait pu faire un roman de transfiction vraiment important. Toutefois cela reste plutôt agréable à lire, et même intéressant pour aborder un peu la question hobo.

 

Spooky.

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