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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Avant de participer en 2016 au Salon du Vampire, 4ème édition, je ne savais pas du tout qui était Vincent Tassy. Et puis sur place, en discutant avec lui, j'ai été charmé, au sens où il s'agissait d'un jeune homme dont la gentillesse et l'érudition contrastaient avec son apparence gothique. J'ai donc acquis son premier roman, Apostasie, et j'ai mis -bien malgré moi- plus de deux ans à débuter sa lecture.

Anthelme croit en la magie des livres qu’il dévore. Étudiant désabusé et sans attaches, il décide de vivre en ermite et de s’offrir un destin à la mesure de ses rêves. Sur son chemin, il découvre une étrange forêt d’arbres écarlates, qu’il ne quitte plus que pour se ravitailler en romans dans la bibliothèque la plus proche.

Un jour, au hasard des étagères, il tombe sur un ouvrage qui semble décrire les particularités du lieu où il s’est installé. Il comprend alors que le moment est venu pour lui de percer les secrets de son refuge. Mais lorsque le maître de la Sylve Rouge, beau comme la mort et avide de sang, l’invite dans son donjon pour lui conter l’ensorcelante légende de la princesse Apostasie, comment différencier le rêve du cauchemar ?

 

D'entré de jeu j'ai été subjugué par la délicatesse, l'érudition et la noblesse de la langue de Vincent Tassy. Son style, loin d'être empesé, est très élégant, riche, longuement élaboré. Il s'est attaqué, pour son premier roman, à un exercice difficile, à savoir le récit enchâssé dans un autre. Le conte mettant en scène -entre autres- Apostasie, occupe la moitié du roman, avant que la narration ne revienne sur Anthelme, jusqu'à la conclusion de son cheminement en compagnie de ces étranges personnages.

 

Tassy s'en sort relativement bien, on est parfois perdu dans les méandres de l'imagination tassienne, et la transition entre les deux récits n'est pas toujours fluide. De même, certains passages, notamment ceux à connotation sexuelle, ne sont pas toujours très lisibles, dans leur construction mais aussi dans leur utilité au sein du récit. C'est dommage, on sent que Tassy en a sous la pédale, et on se dit qu'il va sans doute faire mieux la fois suivante.

 

Le bilan, s'il n'est pas totalement positif, est quand même bon, eu égard à la beauté du texte, et au potentiel de l'acteur, qui fait donc un premier roman remarquable.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Personne ne sait exactement quand et où tout a commencé. Sur le corps des individus contaminés apparaissent des tatouages mordorés qui s’embrasent, causant la mort par combustion. Boston, Detroit, Seattle ont déjà basculé dans le chaos. Il n’existe aucun antidote. Lorsque Harper, infirmière dévouée et bienveillante, découvre les premières marques sombres sur sa peau, elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Paniqué, son mari fuit.
Dans un monde en ruine, où de petites communautés se forment et des milices traquent les malades pour les exterminer, Harper est secourue par un homme capable de contrôler ce feu intérieur. Mais l’infirmière ne dispose que de peu de temps pour percer le secret de l’homme-feu, avant qu’elle et son enfant ne soient réduits en cendres...

 

Je suis un grand fan de Stephen King, et je suis également la carrière de son fils aîné, lui aussi auteur de romans fantastiques. Après Le Costume du Mort et Cornes, l'Homme-feu est son troisième roman en solo, un roman déjà remarquable par sa pagination : près de 1 000 pages en édition de poche...

 

Si l'on regarde le roman dans son ensemble, l'argument fantastique est assez ténu : dans un monde en pleine déliquescence, pour ne pas dire apocalypse, Harper croit trouver un refuge au sein d'une micro-société aux règles bienveillantes. Mais de la bienveillance à la dictature, la distance est courte, et elle sera vite franchie lorsque le patriarche de la communauté se retrouve dans l'impossibilité d'assumer ses prérogatives. Et l'infirmière va se retrouver au coeur des dissensions au sein du camp Wyndham. Seul John, un pompier un peu bravache, peut peut-être la sortir de là, lui qui semble être le seul -ou l'un des rares- à pouvoir maîtriser l'Ecaille, cette étrange maladie qui ronge puis consume -littéralement- celles et ceux qui en sont atteint(e)s...

 

Comme je l'ai déjà constaté dans ses romans précédents, Hill a un style d'écriture beaucoup plus conventionnel que son père, moins aguicheur. Mais il sait cependant faire preuve de pas mal d'imagination, lui permettant de mener à bien des pitchs intrigants. Par contre il semble avoir hérité de la fibre paternelle en ce qui concerne les longueurs, des longueurs qui au final me semblent ici justifiées. Il n'y a au final pas trop de scories, de bla-bla ou de passages inutiles. Le récit s'étire sur 9 à 10 mois, et il se passe beaucoup de choses. Hill m'a surpris : certains passages sont très bien écrits, plutôt émouvants. Ce fut une oeuvre de longue haleine ; 4 années pour réaliser ces 1000 pages. Il y fait preuve également d'une belle érudition : j'ai relevé, parmi beaucoup de références, Sur la route, de Cormac Mc Carthy, Le Seigneur des Anneaux, Harper Lee, Les Garennes de Watership Down ou encore La Servante écarlate.

 

Avec l'Homme-Feu, Joe Hill est devenu un grand écrivain.

 

Spooky

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Publié le par Spooky

 

Mélanie Fazi est, à un peu plus de 40 ans, une figure de la littérature de l'imaginaire française. Traductrice, essayiste et à ses moments perdus photographe, elle a aussi une belle carrière d'autrice (auteure ?) émargeant dans le domaine du fantastique, avec trois romans et deux recueils de nouvelles. Je n'ai pas tout lu, mais je dois dire que j'apprécie sa prose. Elle fait même partie du club très fermé des créateurs m'ayant fait rater ma station de métro.

 

Au-delà des ses qualités d'écriture, Mélanie est une personne réelle, que j'ai eu le plaisir de croiser à plusieurs reprises, et d'apprécier. J'ai fini par suivre son activité sur les réseaux sociaux, et par voir évoluer sa personne et suivre son actualité littéraire. Et en juin 2017, sans prévenir ou presque, Mélanie poste sur son blog, relayé sur son compte facebook, un billet introspectif où elle se livre comme jamais sur son intimité : elle n'a pas contrairement à l'immense majorité de ses semblables, eu envie de vivre en couple, n'a jamais ressenti ce besoin d'être avec quelqu'un. Un coming-out un peu particulier, qui lui coûta beaucoup à l'époque, mais qui est le fruit d'un long cheminement personnel émaillé par des séances de psychanalyse qui ont duré des années.

 

Et comme souvent dans le cas d'un coming-out, celui-ci a été le début d"'une nouvelle phase de sa vie, caractérisée par une libération mentale et langagière ; ce qui était souvent tu, ou bien avoué à demi-mots accompagnés d'excuses bredouillées, est à présent affirmé sans honte, assumé sans être claironné. Mélanie est à présent mieux dans ses baskets, et la période qu'elle avait qualifiée pudiquement -et surtout pour éviter d'aborder franchement le sujet- de burn-out, mais qui était une sorte de dépression semble bel et bien derrière elle. La jeune femme retrace dans ce petit ouvrage l'historique de ce cheminement, l'analyse très lucide qu'elle est en mesure d'en faire à présent. Il contient ce billet dont je parlais, qui marque un point de passage essentiel dans son parcours personnel.

 

Grâce à son écriture fluide, sensible, Mélanie Fazi nous fait entrer dans son intimité, sans fard, à l'image, en quelque sorte, de ses récits de fiction, où se trouve d'ailleurs en filigrane son rapport tout particulier au romantisme. Encore une fois je me suis laissé emporter par sa plume, non sans être touché par le sujet. Quel calvaire a-t-elle pu vivre pendant ces décennies, où elle essayait de combattre ce sentiment tout particulier, où elle n'arrivait pas à mettre des mots sur celui-ci. Elle n'a d'ailleurs pas, à l'heure où elle a écrit son livre, trouvé de nom pour résumer, qualifier ou décrire cette situation. Qui n'est d'ailleurs pas si rare, Mélanie ayant reçu, suite à son blog, de nombreux témoignages d'affection, d'amitié, d'admiration, mais aussi de reconnaissance, pour avoir osé sortir de son silence et parler d'un sujet tabou. Elle n'est pas seule dans son cas. Et sa parole va peut-être permettre à d'autres de sortir de leur silence, de leur malaise et affirmer haut et fort leur condition. En leur nom, merci, Mélanie.

 

Spooky

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Publié le par Spooky

 

Stephen King est un grand auteur d'aujourd'hui, ne serait-ce que par le nombre de livres qu'il vend. Mais après plus de 40 ans de carrière, et au fil des discussions que votre serviteur a pu avoir avec des amis à son sujet, il en ressort que l'Horrorus Rex (il semblerait que j'aie inventé l'expression, mais je n'en revendique pas la paternité) a toujours une "sale" réputation : ses bouquins raconteraient des horreurs, parlent de sexe sans vergogne et inspireraient même des tueurs en série... Pourtant, et je ne prétends pas être le spécialiste ultime de King, je peux vous assurer qu'il est beaucoup plus que cela. Je vais donc tâcher de mettre à mal ces préjugés. Mais attention, à l'instar de la plupart des écrits du King, ça risque de durer. Vous êtes prêt(e)s ? On y va.

 

Ok, King écrit souvent dans le registre du fantastique

Depuis la parution de Carrie en 1974, Stephen King a publié près de 60 romans. Je vous laisse faire le calcul... Oui, cela fait un roman tous les 9 mois. Et pas un machin de 150 pages, hein. Certains de ses opus, comme le Fléau, obligent les éditeurs à le couper en deux ou trois volumes. Trois GROS volumes (en édition poche). Laissons de côté les nouvelles, vous seriez encore plus frappé(e)s de vertige. L'immense majorité de ces romans nous propose des personnages effrayants : des poltergeists, des fantômes, des vampires, des croque-mitaines, des zombies, des chiens enragés... Et parfois, King est VRAIMENT flippant. Je mets au défi quiconque de lire Simetierre et de ne pas en ressortir avec une trouille bleue. Ça, au-delà de son gigantisme et de son intrigue qui se déroule sur deux époques séparées de 26 ans, est aussi un sacré morceau, avec des passages flippants. Et a fortement contribué à renforcer la peur des clowns dans l'imaginaire collectif. Le cycle de La Tour sombre, segment nodal de son univers, a aussi ses fans inconditionnels, dont je ne suis pas. Mais malgré ces personnages terrifiants, on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages, de continuer à lire, quitte parfois à totalement oblitérer une nuit qui serait beaucoup plus réparatrice si elle était remplie de sommeil. Mais si on s'endort au milieu d'un bouquin de King, on fait des cauchemars. Parce que ce mec écrit super bien. Que ses personnages sont -souvent- bien décrits, terriblement crédibles. Si en plus c'est un adolescent ou un écrivain, c'est criant de vérité. y'a pas à dire, il s'y connaît en psychologie.



Et puis parfois, sans prévenir, l'auteur sort de sa zone de confort et nous propose quelque chose d'autre. Il écrit un roman avec un dragon pour sa fille Naomi (Les Yeux du dragon). Il nous met dans la peau d'un flic en bout de course (la trilogie Bill Hodges, avec un chouïa de fantastique). Il nous fait voyager dans le temps pour assister à un évènement majeur de l'histoire des Etats-Unis (22/11/63). Il nous raconte l'histoire d'un gardien de prison, en contact avec des condamnés à mort (La Ligne verte). Nous met à la place d'un écrivain qui à la suite d'un accident de voiture, se retrouve à la merci de sa plus grande fan (Misery). Je pourrais en citer d'autres, mais ces titres sont d'authentiques tueries, sans mauvais jeux de mots. Quoique. Ils nous décrivent, pour certains, avec une acuité diabolique, la société américaine des années 1960 à 2010. Dans toutes ses strates, ou presque. On se marre, aussi, parce que le gars sait glisser des petites piques et dédramatiser certaines situations. Il sait aussi vous faire chialer lorsqu'un enfant meurt. Parce que ça peut arriver dans la vraie vie. Faites gaffe si vous lisez du King dans les transports en commun. A cause de lui, j'ai raté plusieurs fois ma station de métro. Récemment cela m'est arrivé DEUX FOIS dans le même trajet.

Alors bien sûr, les sujets de ces romans "non-horrifiques" sont difficiles. Si vous avez une âme sensible, il vaut mieux les éviter. Mais si vous n'avez ne serait-ce qu'une once de curiosité, jetez un coup d'oeil à 22/11/63.

 

Si vous avez besoin d'un autre argument pour vous convaincre, sachez que ses romans et nouvelles ont reçu de nombreuses récompenses littéraires : le British fantasy award pour Cujo, Ça, Sac d'Os ; le prix Bram Stoker pour Misery, Minuit 2 et Minuit 4, la Ligne verte, Ecriture, Nuit noire, étoiles mortes, le prix Edgar Allan Poe pour Mr Mercedes... Et j'en passe des dizaines.

 

King devant et derrière la caméra

King est l'un des auteurs les plus adaptés sur petit et grand écran. Un simple coup d'oeil sur la page dédiée du Club Stephen King vous en donne une idée. Mais le bonhomme ne se contente pas de vendre ses droits (via son agent ou ses éditeurs), il est devenu lui-même acteur, au sens cinématographique du terme : il fait des caméos dans ses adaptations (qu'il a parfois lui-même scénarisées), apparaît dans des films, des séries (Sons of Anarchy, Frasier...) ou des publicités qui n'ont rien à voir avec son oeuvre. On passera rapidement sur sa seule incursion dans la réalisation, Maximum overdrive, qui s'avéra catastrophique. Parmi les adaptations les plus réussies du King, on notera Misery, Carrie (la version de 1976, par Brian de Palma), Les Evadés, Stand by me...

 

C'est aussi un fin observateur de son genre de prédilection, mais aussi de sa condition d'écrivain

Beaucoup des romans et recueils de nouvelles de King sont introduits par une préface de son cru, de longueurs variables. C'est souvent l'occasion pour lui de livrer des anecdotes sur sa méthode de travail, ses collaborations, sa vie quotidienne parfois. Il ne rechigne pas à écrire des avis ou autres avant-propos fort éclairés, comme pour une nouvelle édition de Sa Majesté des Mouches, le magnifique roman de William Golding. Ou d'en faire le sujet entier d'un ouvrage de non-fiction. J'en citerai ici trois :

- Anatomie de l'Horreur, qui constitue un panorama dantesque de la littérature et du cinéma d'horreur des années 1950-1980 (je vous renvoie ci-dessus vers ma chronique de la réédition française de 2018 sur vampirisme.com), une véritable bible pour qui veut étoffer sa culture du genre malgré un aspect un peu touffu.
- Ecriture, où King se livre de façon passionnante sur son métier, mais aussi les addictions qui ont émaillé sa carrière et sa vie.

- Guns, un court essai -une fois n'est pas coutume- en faveur d'un contrôle raisonné de la vente et de la circulation des armes aux Etats-Unis, un véritable fléau qui fait régulièrement -trop, bien sûr- les titres des faits divers. Ce qui m'amène à notre avant-dernière partie.

 

Il a aussi des idées politiques, et il le fait savoir.

Car oui, King n'est pas seulement un écrivain, c'est aussi un citoyen actif, activiste. Au-delà de ses tweets fustigeant -pour rester poli- la politique et l'attitude de Donald Trump, il milite depuis les années 1968-70 pour la paix après avoir été déçu par l'attitude de Nixon sur la guerre du Vietnam. L'auteur se bat depuis le milieu des années 1980 contre la censure, et pas seulement à l'encontre de son oeuvre, notamment dans l'Etat où il vit, le Maine. Il a affirmé publiquement être heureux de payer -beaucoup- d'impôts, et appelle à ce que la tranche de revenus à laquelle il appartient, la plus haute, soit taxée à hauteur de 50%, au lieu des 28 en vigueur.

King et son épouse Tabitha -également écrivain- reversent une partie non négligeable de leurs revenus, via une fondation, aux personnes déshéritées et malades du Maine.

 

Cette réussite cela ne serait pas possible sans le talent des traducteurs de King en français (j'avoue, j'ai lu 95% de ses bouquins en traduction), qui ont réussi à retranscrire tout son talent de conteur. Qu'il soit donc ici rendu hommage à elles toutes et eux tous, même si certain(e)s sont plus méritant(e)s que d'autres. Je ne les listerai pas, ils sont trop nombreux, près d'une quarantaine au total, pour les oeuvres en français...

 

Et en plus, il est drôle

Non content de brocarder régulièrement Trump pour l'ensemble de son oeuvre, King se moque régulièrement des Républicains, et des églises diverses et variées dans ses bouquins. Il est même capable de réaliser une série de tweets hilarants au sujet de Molly, sa petite Corgi (ok, les Corgis sont rigolos d'origine, mais quand même). Je ne saurais vous dire s'il sent bon, même si je l'ai rencontré.

 

Alors ?

Stephen King est-il toujours, pour vous, ce mec de deux mètres aux dents proéminentes, au regard d'acier, qui prend un malin plaisir à vous foutre les chocottes ? Oui, c'est lui. Mais il est tellement plus que tout, ça, j'espère vous en avoir convaincus...

 

Rayon auto-promo : si vous voulez en savoir plus, je vous renvoie vers ma page récapitulant toutes mes notes de blog au sujet de Tonton Steve. Et vous trouverez ici un récap de son oeuvre. Le Club Stephen King propose également de nombreuses ressources sur l'auteur.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Et hop, lecture d'une nouvelle jusque-là inédite en français du King.

 

Trois chemins permettent de gagner Castle View depuis la ville de Castle Rock : la Route 117, Pleasant Road et les Marches des suicidés. Comme tous les jours de cet été 1974, la jeune Gwendy Peterson a choisi les marches maintenues par des barres de fer solides qui font en zigzag l’ascension du flanc de la falaise. Lorsqu’elle arrive au sommet, un inconnu affublé d’un petit chapeau noir l’interpelle puis lui offre un drôle de cadeau : une boîte munie de deux manettes et sur laquelle sont disposés huit boutons de différentes couleurs.

La vie de Gwendy va changer. Mais le veut-elle vraiment ? Et, surtout, sera-t-elle prête, le moment venu, à en payer le prix ? Tout cadeau n'a-t-il pas sa contrepartie ?

 

Bon, je savais que King appréciait beaucoup Chizmar, qu'il citait de temps en temps dans ses préfaces, et qu'il avait sauté le pas il y a peu pour écrire un texte avec lui. Sa (mini) notice sur le site du Livre de Poche (qui publie la présente nouvelle) le présente comme l'un des éditeurs de... King, mais aussi comme un auteur de fantastique traduit dans le monde entier. En France, c'est une première, et il a fallu que King y soit associé pour que cela arrive. Pour l'anecdote c'est d'ailleurs l'écrivain de SF Michel Pagel qui s'y est collé.

 

Bref, pour en revenir à cette nouvelle, elle s'inscrit bien dans la veine de l'oeuvre de King, une fraction qui prend pied dans sa ville fictive de Castle Rock (qu'on a toujours plaisir à retrouver), et qui a surtout comme sujet le temps qui passe (oui bon, comme 80% des oeuvres de fictions), ou plutôt de la possibilité d'influer sur les conséquences de celui-ci. En effet Gwendy, jusqu'au moment où elle reçoit la boîte à boutons, est une préadolescente boulotte, à la peau ingrate, et un peu mal dans sa peau. De ce jour, tout s'améliore : elle devient jolie, très jolie, connaît une cursus puis une carrière accomplis... Elle a même la possibilité de s'enrichir grâce à cet objet si particulier. Mais elle a toujours cette crainte que, comme il le lui a dit, l'homme au petit chapeau noir ressurgisse et réclame la boîte. Celle-ci est donc devenue, au fil du temps, autant un trésor qu'un fardeau. Et la vie de Gwendy, du fait de cette dualité mortifère, va un jour basculer dans le pire des cauchemars, de la manière la plus cruelle possible...

 

Il ne s'agit pas, et de très loin, de la meilleure nouvelle de King. Elle n'est pas désagréable à lire, loin de là même, mais constitue, visiblement une sorte de cadeau fait à l'un de ses vrais amis, une collaboration un peu "fond de tiroir" (quand on pense que certains de ses "fonds de tiroir" sont devenus des bouquins énormes...) qui constitue une variation sympathique sur un de ses thèmes favoris.

 

Sympathique, donc, mais pas inoubliable.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Tiens, ça faisait un moment que je n'avais lu un texte de Stephen King en VO. Le dernier ce devait être Guns.

On est dans un tout registre ici, puisqu'il s'agit d'une nouvelle, qui plus est récente et disponible gratuitement en ligne, qui nous raconte la mésaventure de Lloyd, un "jeune" retraité floridien à qui sa soeur offre un chien après le décès de sa femme, pour lui tenir compagnie, et pour qu'il ait quelqu'un à s'occuper. Or il s'avère que c'est Laurie, ce chien, puisqu'il va ainsi prénommer ce croisement de Colley et de Mudi, qui va, en quelque sorte, s'occuper de lui, et lui sauver la vie, quelque part.

Car c'est au cours d'une de ses promenades quoridiennes avec Laurie que Lloyd apprend la disparition toute récente d'un de ses voisins, et qu'il va le retrouver... Dans une situation pour le moins inattendue...

Je n'en dirai pas plus, mais sachez que comme souvent avec King, qui plus est avec le King nouvelliste, je n'ai pas pu décrocher de ma lecture, malgré ses 32 pages, avant d'aller jusqu'au bout. L'auteur, on le sait, décrit admirablement l'adolescence ; désormais, alors qu'il a fêté ses 70 ans en fin d'année dernière, il se met à parler du grand âge de façon sereine, décomplexée, mais aussi sans fard. Et encore une fois, c'est super efficace.

 

Et King m'a fait, cette fois, prendre le métro dans le mauvais sens...

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Lydia Danse croit avoir enfin trouvé le bonheur du foyer. Son mari semble le meilleur des hommes. Leur jeune fils est merveilleux. Mais le Mal se cache parfois où on ne l'y attend pas, même sous son propre toit. Les années passant, la façade s'effrite. Son mari, désormais sûr de sa toute-puissance, resserre son emprise sur sa famille. Et tous les moyens de coercition sont bons, pourvu qu'ils lui procurent l'ivresse du pouvoir. Prête à tous les sacrifices, quitte à se mettre physiquement en danger, Lydia fera tout son possible pour tirer son fils de ses griffes. Mais Arthur Danse n'est pas homme à renoncer à ce qui lui appartient. Ce qu'il prend par la force, il s'y accroche et ne le lâche pas...

 

J'avais découvert Jack Ketchum un peu par hasard il y a presque 10 ans, avec Une fille comme les autres, roman qui m'a profondément marqué. A la suite d'une discussion à son sujet avec d'autres lecteurs (coucou Carole et Max), je me suis décidé à acheter et lire Fils unique, autre roman du même auteur. Sans en savoir grand-chose, seulement qu'il s'agissait d'une histoire vraie, comme l'indique la couverture de l'édition Milady en poche du roman. Et sa lecture va, là encore, me marquer.  Parce que Ketchum a, encore une fois, œuvré dans le glauque. Sans en rajouter, ou si peu, par rapport à une histoire authentique dont il parle en postface. Une histoire qui montre l'absurdité d'un système judiciaire, en l'occurrence du New Hampshire, qui prête plus de crédit à un entrepreneur qu'à une infirmière. Qui ne prend pas de principe de précaution lorsqu'il y a présomption de violences sexuelles d'un père sur son fils. Qui pousse certaines personnes aux pires extrémités pour pouvoir protéger leurs proches. Quitte à briser à jamais des vies, au propre comme au figuré. Et ce sera le cas dans ce fait divers glaçant.

 

Un bouquin de Jack Ketchum ne se termine pas bien. Mais bordel, quel écrivain c'était, puisqu'il nous a quittés en début d'année. Nous voilà prévenus popur les prochaines lectures.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 
Un phénomène inexplicable s’empare des femmes à travers la planète : une sorte de cocon les enveloppe durant leur sommeil et si l’on tente de les réveiller, on prend le risque de les transformer en véritables furies vengeresses.
Bientôt, presque toutes les femmes sont touchées par la fièvre Aurora et le monde est livré à la violence des hommes.
À Dooling, petite ville des Appalaches, une seule femme semble immunisée contre cette maladie. Cas d’étude pour la science ou créature démoniaque, la mystérieuse Evie échappera-t-elle à la fureur des hommes dans un monde qui les prive soudainement de femmes ?
 
 
La famille King est une famille d'écrivains. On a Steve, le père, auteur aux centaines de millions de livres traduits, vendus, adaptés, star des réseaux sociaux, fervent opposant à Trump, réalisateur, producteur de cinéma et de télévision, et même acteur. On a Joe, le fils aîné, qui suit la même voie que son père et connaît de beaux succès dans les romans et les scenarios de comics. On a Tabitha, la mère, autrice de romans policiers au succès fort confidentiel. Naomi, la fille cadette, est la seule à échapper à cette secte, elle qui est pasteur dans je ne sais quelle congrégation. Et puis on a Owen, le benjamin, qui a désormais 40 ans, et n'a à son actif qu'un recueil de nouvelles et un roman en solo. Son deuxième est co-écrit avec son père, ce qui lui vaut les honneurs des têtes de gondole et des traductions dans divers pays, dont la France.
 
On ne sait pas comment les deux auteurs se sont réparti l'écriture de ce récit, mais dans la mesure où la trame prend pied dans deux univers, ou plutôt deux dimensions d'un même univers, on peut imaginer le point de césure à cet endroit. peu importe finalement, car on ne peut pas dire que ce Sleeping Beauties restera dans les mémoires, ni chez les Kingophiles, ni dans la littérature en général, sauf pour dire qu'il a été co-écrit par le père et le fils.
 
Car même s'il est long (820 pages, et oui, c'est du King), sa lecture est assez lourde. L'intrigue se met un peu lentement en place, et se développe encore plus lentement. Il faut dire que le récit compte pas moins de 70 personnages principaux et secondaires, que l'éditeur a eu la bonne idée de lister à la fin du volume (une innovation déjà présente dans Dôme). Une profusion qui participe à un certain "réalisme" (bien sûr, quand on a une histoire qui prend pied dans une petite ville, il ne peut pas y avoir que 5 personnages...), mais comme je l'ai dit, le temps que leur situation à tous soit réglée, c'est vraiment long.

Au-delà de ce souci de longueur, c'est la qualité de l'histoire qui est en cause ; on a donc un problème mondial, avec un focus sur une petite ville, celle-là même où peut se trouver la solution à ce problème. Un monde qui se retrouve, en l'espace de quelques jours totalement privé de la moitié de sa population, pas mal comme idée de départ. Lorsqu'on comprend (enfin, le lecteur et ladite moitié) qu'elles (les femmes) sont placées en hibernation pour apparaître dans une version alternative de Dooling, en l'attente de... quelque chose, on se dit que les King père et fils ont peut-être loupé le coche. Et quand on voit la rapidité avec laquelle l'histoire se conclue, on se dit qu'ils ont foiré leur bonne idée de départ.


Car on aurait pu être dans un bon survival à la Dôme, avec des personnages aux personnalités bien trempées, avec l'élément fantastique qui sert de pivot. Et non, on a quelque chose d'assez mou, limite angélique, sans toutefois verser dans la bondieuserie. De là à dire que c'est la partie réalisée par Owen qui a fait foirer l'ensemble, c'est un pas que je ne franchirai pas, ce n'est pas le propos, et je n'ai aucune preuve concernant ce partage de l'intrigue, comme je l'indiquais plus haut. Une œuvre mineure, donc.
 
Il ne reste plus qu'à attendre The Outsider, qui paraît d'ici quelques jours aux Etats-Unis, et probablement au printemps 2019 en France...
 
Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Christopher Priest, l'un des auteurs de SF les plus sous-estimés par le grand public, capable de créer des mondes entiers, de vous mystifier par des romans inclassables, mais aussi, et c'est le cas ici, d'écrire un roman en hommage à l'œuvre de HG Wells, est à nouveau à la une sur Ansible. Le titre du roman est transparent, puisqu'il fait directement référence à La Machine à explorer le temps. Priest place son récit en 1893, lorsqu'un jeune représentant de commerce, Edward Turnbull, fait la connaissance d'Amelia, qui se trouve être l'assistante d'un savant qui a inventé une machine à voyager dans le temps... et l'espace.



A la suite d'un quiproquo, le jeune couple se retrouve propulsé... sur Mars, dans un environnement extrêmement exotique. Et alors qu'ils ont compris qu'ils ne reverraient jamais leur planète d'origine, ils se retrouvent au milieu d'un conflit planétaire, opposant les Martiens humanoïdes à leur création génétiquement modifiée, des êtres ressemblant à des poulpes monstrueux. Ils tentent de se joindre à la résistance, jusqu'au jour où ils découvrent que les monstres (ils ne seront désignés au long du roman que sous ce vocable) projettent d'envahir... la Terre.



Priest réussit la prouesse non seulement de raccrocher son histoire non pas seulement au roman de Wells pré-cité, mais également à la Guerre des Mondes. De façon très naturelle. Son écriture est elle aussi typique du style wellsien, on a vraiment l'impression que l'écrivain est contemporain de ses personnages. Avec son revers, celui d'être un peu daté, lourd. C'est un vrai hommage.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Une fois de temps en temps, j'aime bien faire un détour, dans mes lectures, vers les publications jeunesse. Aujourd'hui c'est un texte pour primo-lecteur qui a eu ma préférence.

 

Lulu est un petit sorcier qui, sur le chemin de l'école, trouve un chaudron étrange. Il décide de le ramener à l'école, où Suri, son familier, tombe dans l'étrange objet et disparaît. Apprenant qu'il appartient à un voisin un peu bizarre, Lulu décide d'y aller avec quelques camarades.

 

Long de 25 pages, illustrations comprises, cette nouvelle propose aux lecteurs en herbe, au travers d'une petite aventure plutôt agréable, de bien appréhender toutes ses dimensions. Ainsi plusieurs dispositifs, communs à toute la collection "Mes premiers romans Larousse", sont présents, tel un curseur qui indique l'état d'avancement dans la lecture, des questions régulièrement placées et un lexique enrichissent l'expérience de lecture. A noter les très agréables illustrations de Zelda Zonk, qui montrent bien l'espièglerie du personnage principal.

 

Je valide.

 

Spooky

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