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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Le Maître est-il de retour ?

La réponse est oui, du moins en partie. Après l’accident qui avait failli lui coûter la vie en 1999, Stephen King s’est remis à l’écriture de nouvelles, un exercice dans lequel il a excellé (relisez le recueil Brume pour vous en convaincre).

Il faut dire qu’au niveau des romans ce n’était pas vraiment la joie ces dernières années, entre le verbeux et mineur Duma Key, le fond de tiroir Blaze, le raté Cœurs perdus en Atlantide, le verbeux (encore) Histoire de Lisey... Cellulaire manque aussi d’épaisseur. Ca me fait penser que je devrais rééditer un articlé écrit il y a 4 ans sur l’auteur et son œuvre…

 

Seul Roadmaster fait figure d’exception, c’est un roman très prenant et terrifiant comme je les aime.

 

Just after Sunset renoue donc avec les plus grandes heures de King, celles que le grand public ne connaît pas, sinon au travers de films souvent réussis, tels The Mist, Chambre 1408 (même si ce dernier est assez moyen au final) ou encore Stand by me. Ici nous avons 13 nouvelles, presque toutes écrites depuis 10 ans, à l’exception d’une, publiée il y a une trentaine d’années dans Cavalier mais curieusement jamais reparue en recueil. C’est d’ailleurs celle qui fait le plus « old school », l’histoire d’un chat démoniaque capable de provoquer un accident de voiture pour assouvir sa haine. Pas la plus faible du recueil, mais pas du tout la meilleure non plus. Les nouvelles sont de longueur variable, d’une dizaine à une soixantaine de pages, le tout comptabilisant 400 pages. On peut constater des motifs récurrents dans ces écrits. Plusieurs se passent en Floride, comme le roman Duma Key, l’auteur y passant visiblement une partie de l’année depuis la fin des années 1990. Alors que dans sa grande époque presque tout se passait dans le Maine. On ne décrit bien que les lieux que l’on connaît par cœur, semble-t-il.

 

Exit les récits parlant de l’enfance, la plupart du temps les héros sont des hommes d’âge mûr, voire à la retraite. Là encore, l’auteur fait une transposition de sa propre situation, lui qui a 63 ou 64 ans. Comme il le rappelle dans des notes en fin de recueil, il continue d’écrire, mais en ayant en tête ce qui le terrifie le plus : se trouver coincé dans des toilettes de chantier (sur un chantier abandonné), la vie après la mort (ce qui donne une nouvelle que j’aime bien, au contraire de l’auteur), la dégradation de la santé au travers de maladies telles Alzheimer, les TOC… "Le Rêve d’Harvey", par exemple, est une courte histoire mêlant Alzheimer et prémonitions, assez bien menée même si la toute fin me semble un peu faiblarde. Aire de repos pose cette question fondamentale : si, lorsque vous vous arrêtez sur une aire d’autoroute déserte, vous êtes le témoin sonore d’une dispute conjugale qui risque de tourner très mal, que faites-vous ? Parfois une décision peut entraîner des conséquences très surprenantes… Une autre histoire nous emmène dans l’imaginaire d’un peintre (comme dans Duma Key) qui décide un beau jour de perdre beaucoup de poids et qui pour cela s’astreint à des séances de vélo d’appartement tous les jours. Son imaginaire est cristallisé dans les tableaux qu’il peint, qui racontent une histoire et qu’il conçoit tout en pédalant. En fait c’est plus subtil que cela, mais difficile à retranscrire.

 

La nouvelle Laissés-pour-compte comble un manque dans l’œuvre de King en tant qu’auteur populaire américain. En effet il n’avait jamais évoqué la tragédie du 11 septembre 2001. Tous les grands auteurs l’ont, d’une façon ou d’une autre, évoquée dans leurs œuvres. Lui choisit le petit bout de la lorgnette, en nous parlant d’objets appartenant aux personnes disparues, et qui semblent animés d’une vie propre… Je ne vais pas détailler toutes les histoires, mais sachez que certaines, relevant plus de la dictée que de l’écriture, selon les termes de King lui-même, ne sont pas forcément meilleures que celles qui sont plus élaborées. J’ai tout de même adoré la dernière, qui renoue avec une certaine forme de paranoïa horrifique. En résumé, si vous êtes amateur du genre, jetez-vous sur Juste avant le crépuscule, plus des deux tiers des récits vaut le coup !

 

 

Spooky.


 

NB : l'image proposée en illustration est la jaquette complète du livre.

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